Le Courrier des Yvelines (Poissy)
La détenue modèle se transforme en démon
Ce 21 avril, à la prison pour femmes de Versailles, peu après midi, les surveillants pénitentiaires ont dû s’abriter derrière des boucliers pour pénétrer dans sa cellule et se protéger. Ils étaient dix, ni plus ni moins, pour maîtriser Kimberley. Cette jeune femme de 21 ans, incarcérée pour encore huit mois à la suite d’un vol avec arme, venait de menacer avec un couteau depuis la fenêtre de sa geôle une codétenue en cour de promenade.
Le 26 avril, lors de sa comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Versailles, on s’attendait donc à découvrir un sacré spécimen. La surprise a été totale. Visage d’ange, regard timide et fuyant : la lionne annoncée ressemblait davantage à un petit oiseau apeuré et inoffensif. « Si frêle, si petite », décrira plus tard la procureure dans son réquisitoire.
La lionne ressemble à un petit oiseau
Devant les juges, Kimberley a expliqué qu’elle ne supportait plus les insultes et les crachats dont elle était la victime depuis deux semaines de la part de l’autre prisonnière. Elle a revanche nié avoir adressé des menaces au personnel pénitentiaire. Si elle s’est rebellée, c’est parce que des hommes auraient participé à sa fouille. Violée à 14 ans par dix personnes, la jeune femme s’est dite « humiliée ».
Fragile, épileptique, décrite comme borderline, instable et impulsive par les psychiatres, Kimberley « peut pourtant être très agréable » est venu témoigner un surveillant. « Une détenue modèle », a dépeint, elle, la présidente à la lecture du dossier.
Déjà condamnée à quatorze jours de quartier disciplinaire par la direction de la prison pour son incartade, la jeune femme a été reconnue coupable par le TGI de Versailles. Sa peine : 4 mois ferme.