Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Gymnase Foch : les habitants contre le projet

- Florian Dacheux

Ambiance houleuse jeudi dernier lors de la réunion publique au cours de laquelle les représenta­nts de la mairie n’ont pas convaincu les habitants du quartier Romagné.

La réunion publique concernant le projet de démolition-reconstruc­tion du gymnase Foch a tenu toutes ses promesses. Mais pas forcément dans le sens de la municipali­té.

En cause : les 50 logements qui doivent couvrir la dépense engendrée par le nouveau gymnase. Pour la Ville, c’est notamment un moyen de rattraper son retard en matière de constructi­on de logements sociaux. Mais les locaux ne l’entendent pas ainsi, à l’instar des habitants de la résidence des Ormes. Pendant plus de deux heures, chacun a interpellé tour à tour les représenta­nts de la mairie pour défendre ses intérêts. « Nous avons déjà des problèmes de stationnem­ent. Alors avec des logements en plus, ça va être de plus en plus difficile de se garer. Pensez aux enfants, aux écoles. Le secteur va être encombré. Entre la gare, le gymnase et le théâtre, tout le monde se gare ici. On sature », ont-ils fustigé de concert.

Des travaux estimés à 4 millions d’euros

Avant de poursuivre sur l’environnem­ent : « La vue va être bouchée. Quand on regarde la constructi­on, cela va devenir une cité. C’est un quartier agréable. L’avenue Foch donnait de l’air. Là il n’y aura plus d’air. Nous nous sommes moqués il y a quelques années d’eragny qui a bétonné. Aujourd’hui, on fait pareil. Pourquoi faire un immeuble pour financer un gymnase ? Nous payons nos impôts pour ça », estiment-ils, étonnés face à l’ampleur du projet.

Côté mairie, face à une salle des fêtes remontée à bloc, tous sont apparus désorienté­s et perplexes. À l’instar de Frédéric Ruotte, adjoint à l’urbanisme, au micro : « Vraiment là je ne comprends pas. Je trouve ça dommage. Le centre-ville se meurt. Les magasins ferment. Il faut créer du logement pour créer du chaland ». Au tour de Bruno Lakehal, adjoint aux sports, de renchérir : « Le projet n’est pas encore abouti. Nous en sommes à l’étude de faisabilit­é, donc calmez-vous. Aujourd’hui, il faut maintenir le gymnase car il y a un lycée à côté. Et nous devons nous demander comment minimiser les coûts pour la ville pour financer sa reconstruc­tion ». En effet, d’une superficie totale de 1 480 m2, la structure, située sur une parcelle communale, souffre depuis plusieurs années de diverses failles. Sa création remonte aux années 1970. Et l’usure du temps a fait des siennes, notamment au niveau de la toiture et de l’étanchéité.

Sans oublier que le site ne correspond plus aux normes d’accessibil­ité. Les travaux sont estimés à 4 millions d’euros pour une livraison prévue d’ici 20202021. Outre une aide accordée par le conseil départemen­tal des Yvelines, la région Île-de-france ou encore la communauté urbaine GPSO, la Ville espère profiter du dispositif Prior’yvelines du conseil départemen­tal, qui vise à accompagne­r les communes bâtisseuse­s.

« Il y aura toujours des problèmes de places »

Venu spécialeme­nt de Nantes et retardé par les bouchons, Jean Foucaud débarque alors tardivemen­t au coeur de cette réunion au brouhaha grandissan­t. L’urbaniste du cabinet d’architecte­s Cap Urbain, chargé du projet, tente de rassurer l’assemblée : « L’idée, c’est de désenclave­r le coeur de l’îlot. Nous avons prévu un stationnem­ent à deux niveaux. Un sous le gymnase avec 50 places, et 25 places au sol. On envisage un écoquartie­r avec de la densité raisonnée et de la végétalisa­tion », a-t-il expliqué, admettant qu’« il y aura toujours des problèmes de places, c’est partout pareil ».

Ce bureau d’études, qui a proposé différente­s options à la commune, agit dans le cadre du Plan local d’urbanisme. Le gymnase, lui, sera notamment équipé d’un mur d’escalade, d’une tribune de 150 places, de vestiaires et d’une salle de réunion. Ses utilisateu­rs, des élèves du lycée Jules-ferry aux handballeu­rs du club de Conflans, devraient être accueillis dans les autres gymnases de la ville le temps des travaux. Des précisions qui n’auront pas réussi à convaincre les habitants, très frileux à l’égard de cette présentati­on. « On va tirer les conclusion­s de tout ça, et savoir si on arrive à maintenir ce projet dans l’état. Si c’est rejeté, il n’y aura pas de nouveau gymnase », assure quant à lui Frédéric Ruotte. Un vrai dialogue de sourds, au bout duquel chacun est reparti avec ses idées.

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