Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Le royaume mérovingie­n dévoilé à Saint-germain-en-laye

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Le musée d’archéologi­e nationale présente l’austrasie, un royaume créé lors du partage du royaume des Francs à la mort de Clovis.

Il aura fallu des découverte­s archéologi­ques récentes notamment dans l’est de la France (Saint-dizier), ainsi qu’une relecture des manuscrits de cette époque, pour enfin entrer dans les arcanes de la vie quotidienn­e et dans l’organisati­on sociale de l’austrasie, cet étonnant royaume dont la capitale fut Reims.

De l’est de la France à l’ouest de l’allemagne

Berceau des premiers rois Francs, les Mérovingie­ns, ce royaume s’étendait sur l’est de la France, la Belgique, le Luxembourg et l’ouest de l’allemagne. Entre 511 et 717, cette « Terrede-l’est », appelée donc l’austrasie, a été un royaume puissant qui a connu un rayonnemen­t important aussi bien sur le plan politique qu’économique.

Pourquoi le nom même d’« Austrasie » a disparu des mémoires, alors que la Bourgogne ou l’aquitaine, régions qui ont également été de grands royaumes à cette époque sont encore sur toutes les cartes ? Le plus étonnant, c’est que cette « Terre-de-l’est » est quelque peu réapparue en même temps que la réforme territoria­le de 2016, avec la création de la Région Grand-est.

L’exposition qui démarre ce mercredi 3 mao est aussi l’occasion de montrer comment s’est construite l’identité culturelle de ce royaume après le temps des grandes migrations à partir de peuples aux origines variées : anciens habitants de l’empire romain, Germains, Francs et autres soi-disant « barbares ». En Austrasie, encore plus que dans les autres royaumes mérovingie­ns, un important métissage culturel a été à l’origine de la civilisati­on médiévale. Les visiteurs découvriro­nt à travers une muséograph­ie interactiv­e un monde complexe et dynamique, bien loin des clichés véhiculés par les artistes de la fin du XIXE siècle.

Le musée d’archéologi­e nationale (MAN) accueille des pièces uniques qui lui appartienn­ent, telle l’épée du chef de Lavoye ou le coquillage de l’océan indien de la tombe de la dame de Chaouilley, mais également des objets exceptionn­els prêtés par de grands musées européens : les musées de Cologne et de Stuttgart en Allemagne, le musée d’amay et les musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles en Belgique, entre autres. De nombreux objets, précieux ou modestes, sont également le fruit des recherches archéologi­ques menées en France. L’anneau et la fibule attribués à l’évêque Endulus, par exemple, ont été découverts lors de fouilles de sauvetage de l’ancienne abbaye Saint-evre de Toul en 1974, alors que le mobilier funéraire de la tombe du jeune chef mise au jour en 2002 à Saint-dizier ou les vases et objets du quotidien découverts dans un habitat rural à Prény en Lorraine, sont issus de récentes campagnes de fouilles de l’inrap.

Au temps des grandes migrations

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