Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Braquage à l’ancienne

- Pierre Limat

Bonne nouvelle : il aura fallu moins d’une décennie à Zach Braff pour repasser derrière la caméra, puisque seules trois petites années séparent « Le Rôle de ma vie » de ce « Braquage à l’ancienne ». Un délai qui aurait pu être moins important si le long métrage n’avait pas été repoussé par la Warner, premier studio pour lequel le metteur en scène révélé par « Garden State » travaille. Et c’est avec un remake de « Going in Style » (1979), développé par celui qui a finalement choisi de réaliser le récent « Les Figures de l’ombre », qu’il s’illustre aujourd’hui et creuse un peu plus sa filiation avec Woody Allen, dont il a d’ailleurs incarné le rejeton dans l’un des segments du film à sketches « New York Stories ». Et après l’autobiogra­phie déguisée, c’est la veine comico-policière qu’il explore ici à travers l’histoire de trois octogénair­es (ou presque) découvrant que leurs pensions sont parties en fumée et leur retraite avec. La solution, pour le moins étonnante, c’est Joe (Michael Caine) qui la trouve alors qu’il est témoin d’un braquage sur les lieux : faire de même afin de récupérer leur argent. Et ce sans risque de tomber dans l’immoralité puisque le conseiller responsabl­e de leurs malheurs nous est très vite présenté comme un imbécile sans scrupule, dans une introducti­on qui préfigure le manichéism­e en place tout au long d’un récit sans grande surprise. Au coeur de ce long métrage nettement plus impersonne­l que ses précédents, pour les raisons évoquées plus haut notamment, Zach Braff parvient quand même à nous rappeler son talent de directeurs d’acteurs lorsqu’il s’agit pour lui de tirer le meilleur de son trio formé par Michael Caine, Morgan Freeman et Alan Arkin. Trois comédiens qui, face à l’agent du FBI incarné par Matt Dillon entre autres, constituen­t le coeur comique et émotionnel de ce « Braquage à l’ancienne », en parvenant à nous faire (sou) rire à plusieurs reprises, tout en rendant leurs personnage­s respectifs attachants. Assez pour que le très attendu passage à l’acte, dont l’issue est évidente, nous tienne en haleine. Pas assez pour en faire l’un des sommets de l’année, certes. Mais une comédie plaisante et bien ficelée, oui.

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