Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Elisa cherchait des poux

- Da. G.

« Laissez-moi une dernière chance. » D’une voix à peine audible et fluette, Elisa a demandé la clémence des juges à l’issue des débats. Elle passera finalement les huit prochains mois dans une cellule.

Le 3 mai, la jeune femme de 26 ans au physique d’enfant comparaiss­ait devant le tribunal pour avoir tenté de dérober des gélules minceur et des patchs pour le visage, la veille dans un Monoprix. Montant du larcin : 33,60 euros.

Interpellé­e par un vigile en sortant du magasin, après être passée en caisse pour régler un paquet de croquettes pour chat, Elisa « voulait perdre du poids et être plus belle pour son époux, qui la délaisse ces derniers temps », a expliqué son avocate. La jeune femme, reconnue adulte handicapée en raison d’un problème mental, n’en est pas à son coup d’essai. Elle a même tendance à chercher des poux à la justice. Le 26 avril, soit une semaine pile avant l’audience du 3 mai, Elisa était au même endroit, dans le même box et face au même ministère public.

8 mois de prison

La raison : vol d’un vélo et d’un fauteuil roulant commis avec son époux. Elle avait écopé d’un mois ferme sans mandat de dépôt et devait rencontrer prochainem­ent le juge d’applicatio­n des peines. Plutôt clément quand on sait qu’elle était sous le coup de deux autres condamnati­ons à trois mois de sursis pour d’autres faits de vols.

« Vous voulez une dernière chance, a lancé la présidente. Mais dites-moi, le 26 avril, qu’a-t-on fait ? » « Vous m’avez laissé une chance », a répondu benoîtemen­t Elisa. Impassible à la lecture du délibéré, la prévenue dort désormais en prison. Pour la première fois de sa vie. Les juges l’ont condamnée à un mois ferme pour la tentative de vol au Monoprix et ont prononcé la révocation des deux sursis de trois mois qui planaient au-dessus de sa tête. Le JAP, lui, n’aménagera probableme­nt pas la peine d’un mois ferme du 26 avril. L’addition est lourde : cela fait 8 mois.

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