Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Une agression dans le RER d’une violence inouïe
Fanel a le sang chaud. Et surtout, il a horreur de se sentir humilié. Une malheureuse voyageuse en a fait les frais le 3 mai dernier. Le soir des faits, Patricia* revient de l’hôpital Ambroiseparé, à Boulogne-billancourt. Elle vient d’y commencer comme infirmière. La journée a été longue. Elle s’installe tranquillement dans le train.
À l’autre bout de son wagon, Fanel s’en prend à une autre passagère. Il lui crache dessus. Un homme intervient, indigné par la situation. Il maîtrise Fanel, un solide gaillard aussi épais que haut. Fanel se retrouve à terre, l’oeil déjà rougi par le crochet qu’il vient de recevoir. Et comme il a ingurgité une demi-bouteille d’alcool, il ressent la situation comme très humiliante. D’autant plus que le mystérieux justicier a disparu.
Fanel arpente le wagon et tombe sur Patricia. Elle a décidé de descendre à Saint-germain-en-laye. Elle ne veut pas rester une seconde de plus dans ce train. Elle aspire à une légitime sérénité. D’autant plus qu’elle n’a rien à voir dans tout cela.
Cinq coups dans la tête
Alors qu’elle est face à la porte de sortie, Fanel la plaque contre la vitre. En la tenant par les cheveux, il lui assène cinq coups dans la tête. La gratuité et la violence de l’agression font bondir d’autres voyageurs de leur siège. Fanel est maîtrisé en attendant la police. Patricia est transportée à l’hôpital. Diagnostic : entorse cervicale sévère.
Face aux juges, deux jours plus tard, l’homme va peiner à s’expliquer. « J’étais énervé. J’ai tapé, mais je ne sais plus qui. » Ses grands moulinets des bras démontrent son agitation. Surtout lorsque les magistrats rappellent qu’il a déjà été condamné pour des violences et une agression sexuelle. Le procureur de la République demande une peine de huit mois avec incarcération.
Interdit d’ile-de-france
Dix minutes plus tard, la sentence tombe : un an à passer dans une cellule de Bois-d’arcy. La peine est assortie de 3 000 € de dommages et intérêts ainsi que d’une interdiction de se rendre dans la région Ile-de-france pendant cinq ans. « Pourquoi vous me donnez un an ? », hurle Fanel. « Car ce que vous avez fait est très grave », tranche la présidente.
L’homme dévoile alors publiquement un talent qu’il avait réservé aux policiers de son escorte. En roumain, sa langue d’origine, les noms d’oiseaux et autres délicatesses à connotation sexuelle pleuvent. Il est conduit manu militari à la maison d’arrêt.
* Le prénom a été modifié.
■LE PECQ
Un jeune garçon de 15 ans a été interpellé le lundi 1er mai vers 12 heures après avoir balancé depuis l’étage d’un immeuble de l’avenue de la Paix une télécommande sur une voiture de police qui intervenait sur une opération de secours. La carrosserie du véhicule des forces de l’ordre a été légèrement endommagée. Il n’y a pas eu de blessés.
ACHÈRES