Une famille revit l’exode de leur grand-père

En juin 1940, lorsque l’armée allemande envahit la majorité de la France, la population fuit de façon massive. Roger Collon, le grand-père de Mélanie Lacroix Queguiner, est parti du Port Marly, à vélo à l’âge de 15 ans, pour rejoindre sa famille à la Bernerie en Retz en Loire Atlantique.

Sur les traces du grand-père

« Mon grand-père est décédé en 2012 et nous voulions avec mes frères, Maxime et Tom, mon conjoint Florian et ma mère Sylvie, commémorer ce qu’il a vécu, explique Mélanie. C’est un projet que nous avions évoqué de son vivant. Mon grand-père avait tenu un journal très détaillé, sur un cahier d’écolier, avec toutes ses étapes. ». Les parents de Roger Collon étaient partis avec leurs quatre enfants le matin même, le 11 juin, pour rejoindre leur famille en Loire Atlantique, mais Roger, l’aîné des enfants, avait dû retourner dans l’entreprise qui l’employait avant de partir et c’est en fin de matinée qu’il part sur un vélo de femme pour un périple qui durera six jours. Chaque jour sur son journal, il a relaté son itinéraire, les kilomètres parcourus, ce qu’il mange, où il dort, ses rencontres, la générosité des paysans qui l’hébergent et ses soucis avec son vélo trop chargé « le plus embêtant est ma valise qui ne tient pas sur mon garde-boue arrière, soit qu’elle tombe à droite, soit qu’elle tombe à gauche… ».

Quatre cyclistes et une voiture-balai

« Mes frères et mon mari sont sportifs. Moi, depuis trois semaines, je viens travailler à vélo, raconte Mélanie. Ma mère suivra avec mes deux enfants, Jeanne et Gabin, en voiturebalai. Même si les routes empruntées par mon grandpère ne sont plus les mêmes aujourd’hui, nous essayons de respecter l’itinéraire qu’il a suivi et nous longerons au maximum la Loire. Nous avons prévu de faire 60 km le matin et 40 l’après-midi. Le midi ce sera pique-nique et le soir nous avons prévu de dormir dans des gîtes. Notre première étape samedi soir ce sera à Saint-arnould-desbois ». Mélanie et Sylvie se relaieront au volant de la voiture et sur le vélo qu’elles ont choisi de partager, un vélo électrique. C’est une épopée qui restera gravée dans la famille et c’est un bel hommage à Roger Collon.