Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Nouveaux locaux pour l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
L’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a un nouveau bâtiment abritant deux laboratoires d’analyse ayant en charge la surveillance des travailleurs exposés à des rayonnements ionisants.
« Nous surveillons des travailleurs qui sont potentiellement exposés à des rayonnements ionisants, donc à de la radioactivité », explique Simon Tourard, responsable d’un laboratoire.
Ces personnes travaillent dans des centrales nucléaires ou dans le milieu hospitalier comme les manipulateurs radio.
L’un de ces deux laboratoires a en charge la « dosimétrie passive ». « Des employés mettent en oeuvre des sources de rayonnement et nous devons nous assurer qu’ils ne sont pas exposés au-delà d’une limite fixée par la loi. »
Le laboratoire fournit alors à ces personnels des appareils de mesure appelés « dosimètres ». « Nous envoyons des petits badges à nos clients qui vont les porter pendant un ou trois mois en fonction du risque d’exposition. A l’issue de cette période, nous leur faisons parvenir un nouveau « dosimètre » en échange de l’appareil qui leur avait été envoyé précédemment. »
Contamination interne
Les données contenues dans le premier appareil sont alors analysées. « Nous lisons le signal enregistré par le « dosimètre » avant de rendre un résultat de mesure qui est transmis au médecin du travail. »
Les personnes travaillant en centrales nucléaires doivent être surveillées tous les mois. « Il existe aussi des risques, plus faibles, dans le secteur dentaire, car les dentistes utilisent des appareils leur permettant de faire des radios qui entraînent des rayonnements ionisants pouvant avoir un impact sur la santé. »
Le second laboratoire assure lui une activité de « dosimétrie interne ». « Il s’agit de mesurer la contamination interne des travailleurs par des sources liquides ou gazeuses, inhalées ou ingérées. » La médecine nucléaire est pointée du doigt. « A l’hôpital, on va injecter des produits liquides radioactifs à des patients pour faire des images. Le personnel a alors un risque de contamination interne et nous les suivons grâce à ce laboratoire d’analyses médicales radiotoxicologiques. Ces mesures sont faites à partir des selles et des urines permettant de vérifier la présence de radioactivité dans le corps. »
140 000 colis
L’IRSN est implanté historiquement sur le site du Vésinet depuis 150 ans. 150 personnes y sont employées. « Avec l’avènement du parc Princesse, notre site se transforme et nous avons dû détruire un de nos bâtiments et en construire un nouveau en déménageant notre activité. »
Le nouvel édifice répond aux normes environnementales actuelles. « Il est plus adapté à nos besoins d’aujourd’hui que ne l’était le précédent qui datait des années soixante. Nous avons fait en sorte qu’il se fonde le plus possible dans cet environnement exceptionnel qui comprend des arbres remarquables. »
Les espaces de travail ont été réaménagés. « Nous avons une grosse activité en terme de logistique, car nous envoyons et nous recevons les dosimètres de 24 000 clients. Cela fait 140 000 colis à traiter chaque année ! »