Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Le dernier « pirate de l’a13 » sortait de chez le dentiste
C’est l’épilogue d’une très longue enquête. Entre les 7 et 21 mai 2015, une équipe de malfaiteurs a semé la terreur sur les routes du département, mais aussi dans l’oise et le Val-d’oise, avec un scénario bien rodé.
Leur mode opératoire ? Sous couvert de faux attributs de policiers, les individus interceptaient les usagers de la route pour les délester de leurs effets personnels et parfois de leurs véhicules, découverts plus tard calcinés.
La série d’agressions a rapidement généré une psychose parmi les automobilistes. Tous redoutaient, en effet, de devenir leurs prochaines cibles. En deux semaines, ceux que l’on n’allait pas tarder à appeler « les pirates de l ’A 13 » feront dix victimes, dont huit dans les Yvelines.
La Sûreté départementale concentre aussitôt des efforts humains et techniques importants sur cette affaire. Appuyée par un dispositif de quadrillage des axes routiers des Yvelines, la police est en alerte, de jour comme de nuit, autant pour mettre la main sur les malfaiteurs que pour rassurer les usagers de la route. Les moyens déployés aboutissent, au début de l’année 2016, à l’identification formelle de l’un des mis en cause par plusieurs victimes. Le gang opérait en effet à visages découverts.
Cet homme de 41 ans, déjà connu pour des braquages avec arme, sera interpellé en février à l’issue d’une vaste opération de police menée dans un camp de gens du voyage installés à Verneuil-sur-seine. Il a été depuis mis en examen et écroué.
La poursuite des investigations amène les enquêteurs à s’intéresser à deux de ses proches, également issus de la communauté nomade. L’un d’entre eux, reconnu sur planche photographique par deux des dix victimes, a été placé en garde à vue le 26 avril 2017 à Nantes (Loire-atlantique).
Une arrestation en février 2016 Le suspect était en cavale
Le troisième et dernier suspect recherché a été cueilli le 6 mai dernier, peu avant 11 heures, à sa sortie d’une consultation chez un dentiste à Triel-sur-seine. Il s’y faisait soigner sous l’identité de son frère. Une arrestation en douceur.
Placé en garde à vue à Viroflay, le mis en cause, âgé de 24 ans, a été depuis incarcéré à la maison d’arrêt du Val-d’oise, à Osny. Il faisait, en effet, déjà l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par un juge d’instruction du tribunal de Pontoise pour une affaire de course-poursuite, au cours de laquelle un policier a été blessé, et d’une autre affaire de recel de vol.