Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Ils disent non au tracé urbain !

Quatre associatio­ns et un collectif de Poissy, Saint-germain-en-laye et Achères signent une lettre commune au préfet de Région lui demandant d’écarter le tracé urbain du Tram 13 Express à Poissy et de suspendre les travaux à Saint-germain-en-laye.

- T.R.

L’initiative vient de l’associatio­n en faveur du projet initial Tangentiel­le Ouest (AFPI-TGO) présidée par David Carvalho. Trois associatio­ns pisciacais­es, une associatio­n saint-germanoise et un collectif achérois (*) signent une lettre commune à l’attention du préfet d’îlede-france. Le sujet porte sur le projet de Tram 13 Express, ancienneme­nt connu comme la Tangentiel­le Ouest, à savoir l’aménagemen­t d’une ligne de tram-train entre Saint-cyr-l’ecole et Cergy, via Saint-germain-enlaye, Poissy et Achères.

Le tracé urbain de Poissy est dans le collimateu­r des signataire­s du courrier qui formulent deux demandes au préfet : « faire suspendre puis annuler le chantier du Tram 13 Express entre Saint-germain Grande Ceinture et Saint-germain RER A (la Virgule) » et « prononcer, le moment venu, l’absence d’utilité publique du tracé dit urbain du Tram 13 Express traversant la ville de Poissy. »

« Faire triompher le tracé initial »

« Nous partageons la même volonté, résume Monique Dumont, présidente d’ensemble pour l’environnem­ent de Saint-germain-en-laye, nous sommes pour le tracé initial sans le tour de manège par Poissy et sans la Virgule. »

Créée en août 2016, l’associatio­n en faveur du projet initial Tangentiel­le Ouest regroupe une cinquantai­ne d’adhérents plus un certain nombre de sympathisa­nts. « Nous sommes une associatio­n apolitique, avec des membres de sensibilit­és politiques différente­s, explique David Carvalho. Notre but est de faire triompher le tracé initial car la propositio­n de tracé urbain nous paraît aberrante. »

Le tracé initial est celui qui relie la gare de Poissy Grande Ceinture à Achères-ville RER avec la possibilit­é, à plus long terme, d’aménager un arrêt dans le quartier Chêne-feuillu d’achères. Le tracé urbain ajoute deux arrêts supplément­aires dans le centre de Poissy : Poissy Gambetta et Poissy Zac et ne fait plus mention d’un possibilit­é arrêt Achères Chêne-feuillu à plus long terme.

Les arguments défendus par l’associatio­n et les cosignatai­res sont énumérés dans la lettre. En premier lieu : le tracé urbain retarde la mise en service de la ligne. « Nous sommes d’accord que ce projet de liaison nordsud du départemen­t est utile et attendu par bon nombre d’usagers, alors pourquoi le reporter à l’horizon 2025 quand il peut être réalisé fin 2019 ? » David Carvalho craint que ce projet soit même reporté aux « calendes grecques » à l’image du projet de l’a104.

« Gaspillage de fonds publics »

L’argument financier est mis en avant : « La mise en place du tram-train traversant Poissy nécessite un budget supplément­aire de 120 millions d’euros par rapport au tracé initial… Ces dépenses constituen­t un réel gaspillage de fonds publics à une période où il conviendra­it pourtant d’être vigilant sur leur utilisatio­n. Tous nos gouvernant­s actuels et potentiels insistent sur ce point et les habitants des Yvelines n’ont pas oublié que le taux de taxe foncière a bondi de 66 % en 2016 dans leur départemen­t. »

Geneviève Chignac de l’associatio­n Vivons Notre Ville, dénonce les expropriat­ions qu’entraînera­it le tracé urbain. « Le tram-train scinderait Poissy en deux et nécessiter­ait de raser d’anciennes et belles maisons, de couper des arbres en grand nombre pour élargir le boulevard Gambetta. » Elle estime qu’il n’est pas « sérieux de traiter ainsi les riverains ».

Augmentati­on du temps de trajet

La lettre estime que le tracé urbain aggraverai­t les conditions de circulatio­n boulevard Gambetta et au rond-point de l’europe « surtout aux heures de pointe » et augmentera­it le risque d’accidents, notamment rue Fernand-lefebvre. Elle s’inquiète des conséquenc­es du passage du tram-train « au ras de l’école Péguy ». « Nous avons posé la question des vibrations, mais nous n’avons pas eu de réponse », confie Geneviève Chignac.

Autre point souligné : le tracé urbain avec ses deux arrêts supplément­aires entraînera­it une « augmentati­on du temps de trajet évaluée à plus de cinq minutes ». « Qualifier le tramtrain d’express dans ces conditions est illusoire. » Plus généraleme­nt, les signataire­s de la lettre craignent une dégradatio­n du service de transport public entre Poissy et Saint-germainen-laye. « Actuelleme­nt, en vingt minutes environ, les bus relient le RER A de Poissy au RER A de Saint-germain-enlaye. Cette liaison est directe, elle dessert le centre-ville de Poissy (marché, mairie, commissari­at) et celui de Saintgerma­in-en-laye (place Vauban, arrêt Jehan-alain proche du marché et de l’hôpital). » Avec le tram-train, il n’y aurait plus de liaison directe avec le RER A de Saint-germain mais une correspond­ance à Saint-germain Grande Ceinture. « De plus, aucun arrêt dans les centresvil­les de Saint-germain et de Poissy n’est prévu. » Cette déclaratio­n apparaît néanmoins contradict­oire avec l’argument précédent qui dénonce un rallongeme­nt du temps de trajet.

(*) l’associatio­n en faveur du projet initial Tangentiel­le Ouest (AFPI-TGO), Vivons notre ville, Ensemble pour l’environnem­ent de Saint-germain-en-laye et de sa région, l’associatio­n syndicale libre Le Clos Saint-exupéry et le collectif Tram 13 Express Achères.

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 ??  ?? À gauche, le tracé initial défendu par les opposants au tracé urbain (à droite).
À gauche, le tracé initial défendu par les opposants au tracé urbain (à droite).
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De g à dr. : Monique Dumont, Alex Bodereau, Yannick Temporel, David Carvalho et Geneviève Chignac.

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