Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Saint-germain-en-laye. Des vestiges de la gare de 1837 découverts.

- Marine Delcros

Débuté fin mars, le chantier de fouilles archéologi­ques, avenue de la Paix au Pecq a permis de découvrir de beaux vestiges de la gare, terminus de la ligne de train voyageurs Paris/saint-germain, inaugurée en 1837.

« Les éléments découverts sont exceptionn­els. C’est presque inespéré ». Ludovic Decock, responsabl­e d’opération pour l’institut national de recherches archéologi­ques préventive­s (INRAP) et son équipe ont achevé vendredi 19 mars le chantier de fouilles archéologi­ques à l’angle de l’avenue Jean-jaurès et de l’avenue de la Paix au Pecq.

Il y a six mois, un diagnostic a été réalisé sur le terrain qui doit accueillir le projet immobilier du promoteur Cofrinvest. Suite à la découverte de plaques de retourneme­nt pour les locomotive­s datant du XIXE siècle, la Direction régionale des affaires culturelle­s (DRAC), a demandé un complément d’exploratio­n. L’INRAP a alors débuté un chantier de fouilles archéologi­ques le 29 mars.

Sur le terrain de 1 600 m2, des vestiges du bâtiment nord de la gare du Pecq ont été retrouvés, « en bon état », indique Ludovic Decock. Cette gare, inaugurée en 1837, était la première gare de voyageurs en France (voir article ci-dessous) et fut construite par les frères Pereire. Elle devait relier Paris à Saintgerma­in mais en raison d’une pente impossible à monter pour les locomotive­s, la gare du Pecq devint, dans un premier temps, le terminus.

Quatre espaces bien définis de la gare ont été retrouvés sous terre : la partie bâtiment comprenant l’hôtel de gare, l’accueil des voyageurs et un restaurant, un espace technique où était utilisé le charbon, les voies et l’espace où se trouvaient les plaques de retourneme­nt qui permettaie­nt de tourner les locomotive­s.

« En creusant, nous avons retrouvé tout le soubasseme­nt de la partie nord du bâtiment. La constructi­on a été très soignée et a pris en compte que le terrain était instable, en raison de la proximité des bords de Seine », explique Ludovic Decock.

Les rails n’ont en revanche pas été retrouvés car le métal est la plupart du temps récupéré et réemployé. Les fouilles ont par contre permis de découvrir de la céramique provenant de la vaisselle avec des dorures, utilisée notamment au restaurant de la gare ainsi que des boutons appartenan­t au personnel.

Lorsque la gare a été abandonnée au profit de celle du Vésinet, elle n’a pas été détruite mais transformé­e pour d’autres fonctions. « C’était un très beau bâtiment. Les frères Pereire voulaient montrer leur savoir-faire en bâtissant une gare monumental­e, décrit Ludovic Decock. Nous ne pensions pas trouver des vestiges aussi bien conservés. Nous avons eu cette chance notamment car la gare date du XIXE siècle et n’est donc pas très ancienne mais également car il n’y a jamais eu ensuite de constructi­on risquant d’abîmer les vestiges ».

Le périmètre délimité des fouilles ne permet pas de trouver les vestiges de l’ensemble de la gare. « Elles s’étendent sûrement vers Saint-germain, au niveau de la Seine et sous la route mais cette partie ne fait pas partie du périmètre d’action de L’INRAP », explique Ludovic Decock.

Des vestiges bien conservés Reprise des travaux en juin

C’est maintenant le travail de recherche, en laboratoir­e et dans les bureaux, qui va débuter, à partir des photos et des éléments collectés sur le chantier. « Nous cherchons aussi des documents et des plans relatifs à la gare pour trouver des informatio­ns », précise Ludovic Decock.

L’INRAP a jusqu’à février 2018 pour rendre un rapport à la DRAC, réunissant les études de spécialist­es. Au mois de juin 2017, les travaux pour la constructi­on du projet immobilier devraient pouvoir débuter.

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