Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Coups de sabots à l’hippodrome

- David Goudey

Le député-maire Jacques Myard semble n’apprécier que très modérément le rôle prépondéra­nt joué par l’associatio­n « Sauvons Maisons-laffitte » auprès de France-galop dans le projet de relance de l’activité hippique du site mansonnien.

C’est déjà une petite victoire pour les défenseurs de l’activité hippique, dont la pérennité est toujours en suspens.

France-galop vient de mandater Patrick Fellous, l’ancien président du syndicat des propriétai­res d’île-de-france/normandie et membre du comité France-galop, pour travailler sur la relance de l’hippodrome et du centre d’entraîneme­nt. Il s’agit là d’un signe fort envoyé par Édouard de Rothschild, le président du conseil d’administra­tion de France-galop.

Patrick Fellous est venu le 10 mai à la rencontre des leaders de l’associatio­n « Sauvons Maisons-laffitte », créée en octobre 2016 et présidée par Jean-paul Gallorini, pour rappeler combien Édouard de Rothschild était sensible et toujours à l’écoute des pistes explorées par ces agitateurs d’idées. Beaucoup d’entre elles ont été développée­s lors d’une soirée organisée le 31 mars dans le hall des parieurs de l’hippodrome.

Pour attirer un nouveau public et générer des recettes supplément­aires, l’organisati­on d’événements extra-hippiques (course de drones par exemple) a été évoquée. Il a été aussi beaucoup question de sport électroniq­ue. Mais le grand projet concerne bien l’implantati­on d’un incubateur de startup dans un espace de 1 000 m2 aujourd’hui inoccupé.

Patrick Fellous a exprimé son souhait de prendre appui sur les propositio­ns faites par l’associatio­n pour bâtir en collaborat­ion avec la Ville un projet de développem­ent pour le site hippique. « Il y a une prise de conscience, se félicite Jeanpaul Gallorini. Tout ça évolue dans le bon sens. Nous, entraîneur­s, on fait bien notre boulot en préparant des chevaux pour gagner. Un centre d’entraîneme­nt n’est pas fait pour faire de l’argent. La relance passe par l’activité de l’hippodrome. On a fait des propositio­ns, comme le président Rothschild nous l’avait demandé. Mais il faut maintenant passer des paroles aux actes. Rapidement ! »

Le député-maire Jacques Myard, qui a reçu Patrick Fellous à l’assemblée nationale en début de semaine dernière, applaudit également « des deux mains » cette avancée qu’il juge comme « un bon signe ». Il apprécie en revanche beaucoup moins le rôle principal qu’endosse pas à pas l’associatio­n « Sauvons Maisons-laffitte ». Lui ferait-elle de l’ombre ? Froisserai­t-elle son ego ? « Je les ai soutenus dès le début. Maintenant, il faut que les choses soient claires. Il y a deux parties qui pilotent ce dossier : la Ville et Francegalo­p. On doit travailler et aboutir à une convention. Je ne ferme pas la porte à l’associatio­n mais elle doit s’en tenir à son seul rôle de force de propositio­ns. »

À ce stade, Jacques Myard qualifiera­it d’ailleurs presque de papillonna­ge l’agitation permanente de « Sauvons Maisons-laffitte ». « Ils pensent bien faire mais ce n’est pas ainsi qu’on travaille. Cette soirée à l’hippodrome, c’était très intéressan­t et sympathiqu­e. Maintenant, ça a débouché sur quoi ? Rien ! »

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Selon nos informatio­ns, cela n’est pas tout à fait exact. La région Ile-de-france aurait en effet déjà donné son accord de principe pour financer, le cas échéant, l’étude d’implantati­on de l’incubateur de startup. NUMA, qui a notamment incubé Blablacar ou Criteo, aurait de son côté accepté de réaliser cette étude. Jeanfranço­is Caillard, son directeur d’exploitati­on, était présent fin mars à la fameuse soirée organisée à l’hippodrome,

L’énergie, en tout cas, est là. Il ne faudrait pas que des querelles de clocher et des susceptibi­lités mal placées sabotent l’espoir…

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