Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Record mondial en voiture électrique
Huit mois après sa performance mondiale (1 418 km parcourus en 24 h à bord d’une voiture électrique), Guillaume Sebileau, de Verneuil-sur-seine, a fait mieux en atteignant les 1 777 km en 24 h. Nouveau record du monde.
Cette fois-ci, il entend bien l’inscrire au livre Guinness des records. Guillaume Sebileau, 54 ans, passionné de voitures électriques, a choisi le jeudi de l’ascension pour signer un nouveau record du monde.
Dans notre édition du 5 octobre dernier, nous avions fait état de son premier exploit : battre le record du monde de distance en 24 heures, sur route ouverte à la circulation, seul à bord d’une voiture électrique (batterie 24 kw/h). Les 24 et 25 septembre, il avait ainsi parcouru 1 418 km avec une Renault Zoe, battant largement le record de 2011 de Néerlandais qui avaient atteint 1 254 km et de jeunes du Centre d’énergie atomique de Rouen qui, eux, avaient réalisé 1 281 km.
Boucle de 120 km
Entre mercredi 24 mai à 21 h 31 et jeudi 25 mai à 21 h 27 précises (avec constat d’huissier), Guillaume Sebileau a amélioré son propre record de distance de 359 km, à bord d’une voiture Hyundai type Ioniq équipée d’une batterie de 28kw/h. « Au départ, je voulais me lancer dans le défi des 100 000 km en trois mois, raconte-t-il. Et, au rallye de Seine-et-marne auquel je participais, j’ai rencontré un représentant de Hyundai qui a accepté de me prêter cette voiture pour que je retente de battre le record de distance en 24 heures. »
Seule contrainte, ce véhicule tout neuf, non encore disponible chez les concessionnaires, est équipé d’une prise de recharge « combo » qui permet certes de recharger la batterie à 80 % en trente minutes, mais à l’aide de bornes que l’on trouve uniquement sur le réseau autoroutier. « Mon parcours précédent du côté de Rouen, Dieppe, etc. ne fonctionnerait pas cette fois-ci, faute de bornes adéquates. J’ai donc opté pour une boucle d’environ 120 km autour de Lille sur les autoroutes A1, A21, A2, A23. »
Choix judicieux
Un itinéraire méticuleusement préparé en amont à l’aide d’outils Internet capables de livrer toutes les indications utiles concernant la géolocalisation des bornes, les dénivelés du parcours, etc. « Pour perdre le moins de temps possible, il fallait un parcours qui évite les péages, les feux, les stops, etc. » Et, bien entendu, les embouteillages. Ce qui posait la question du jour et de l’heure de départ. « Le mardi, j’ai fait 700 km de reconnaissance et j’ai rencontré un conducteur d’une voiture électrique qui m’a clairement fait comprendre que le week-end, il y aurait des bouchons. J’ai alors suggéré de le faire pendant un jour férié en semaine. »
Le choix s’est révélé judicieux, même s’il demeurait indispensable de rester informé en permanence des conditions de circulation toujours via Internet. « Comme je pouvais faire ma boucle dans les deux sens, j’ai pu éviter les pièges, notamment la nuit lorsque les gens quittaient Lille, j’ai vu les bouchons sans être dedans. »
Comme la fois précédente, les temps de recharge de la batterie (toutes les heures et demie environ) ont permis à Guillaume Sebileau de se reposer un minimum. « En réalité, je n’ai fait que trois microsiestes d’un quart d’heure, deux dans la nuit et une dans l’aprèsmidi. L’esprit est tellement occupé en permanence à calculer la consommation, le meilleur moment pour revenir vers Paris, anticiper les difficultés, etc. qu’on ne voit pas le temps passer. Et je dois dire que c’est la première fois que je n’ai rencontré aucun problème technique avec la voiture. »
600 000 km en un an
Quant au choix d’arrêter le chrono à 23 h 57 plutôt que 24 h : « Je voulais rester sur un kilométrage facile à se rappeler : 1 777. » Au final, sa vitesse moyenne (hors charge) a été de 118 km/h. « La voiture électrique est la plus intelligente et la plus sécurisante qui soit, elle ne consomme de l’énergie que quand elle roule, contrairement à la voiture thermique qui consomme le double dans les embouteillages. Grâce à ses recharges, elle impose au conducteur la pause sécurité routière toutes les deux heures maximum. Et fini les excès de grande vitesse. Vu que la vitesse idéale pour sauvegarder son autonomie se situe autour de 110km/h, cela incite à respecter les limitations de vitesse. »
Guillaume Sebileau rappelle qu’il a également voulu battre un autre record : « En 2011, Renault avait fait rouler deux Zoe pendant 24 h sur leur piste en ovale privée normande, avec dix pilotes se relayant par voiture. Une première voiture à la moyenne de 100km/h avait couvert 1 500 km, la seconde à une moyenne de 110km/h avait établi le record de 1 618 km. » Record battu, donc.
En attendant le prochain, puisque Guillaume Sebileau espère convaincre Hyundai de lui confier, de nouveau, la voiture pour parcourir les 100 000 km en trois mois. « J’espère pouvoir le faire en septembre, octobre et novembre, quand il ne fait pas encore trop froid. » Et, à plus long terme, le Vernolien rêve de parcourir 600 000 km en un an, cette fois à bord d’une Tesla, ce que personne au monde n’a encore entrepris.