Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Parking Jaurès : débat animé au conseil
Le projet de transformation du parking Jean-jaurès continue de générer un blocage entre le maire et les élus d’opposition.
La question du parking Jeanjaurès était au coeur d’un débat houleux au conseil municipal du 31 mai. De nombreux riverains s’étaient déplacés pour y assister. Tous n’ont d’ailleurs pas pu entrer dans la salle, le maire ayant invoqué des questions de sécurité.
Dans l’impasse
C’est donc dans cette ambiance tendue que les discussions ont été entamées. Les élus d’opposition ont successivement donné leurs arguments pour s’opposer au déclassement du parking Jean-jaurès afin de le transformer en projet immobilier. « Depuis 2014, je n’ai jamais connu cette situation. Le maire nous fait porter le chapeau en disant que l’opposition est la seule à s’opposer au projet. On a vu ce soir que c’était faux puisque les riverains étaient présents. Monsieur Fond s’est retrouvé face à ses électeurs. Il ne s’attendait pas à ce que les gens se mobilisent autant », souligne Michèle Vitrac-pouzoulet, présidente du groupe d’opposition Sartrouville notre ville.
Elle a également souligné le manque de transparence et de concertation avec les riverains, sujet sur lequel Isabelle Amaglio-terisse, conseillère municipale d’opposition (PRG) a également insisté. « Je suis surprise de la manière dont les choses se sont déroulées. J’ai eu des difficultés d’accès au rapport ».
Face à ces critiques, le maire a nié un manque de concertation de la part de son équipe. « Le commissaire-enquêteur a donné un avis favorable après avoir consulté et étudié les avis de chacun. La présentation qui est en ressorti est extrêmement détaillée et accessible à tous ».
Concernant le projet en luimême, les élus d’opposition ont également fait de nombreuses remarques au maire. Michèle Vitrac-pouzoulet estime avoir été trompée. En effet, en juin 2016, elle avait voté favorablement le projet qui incluait alors la possibilité de faire un centre médical, proposition qui a aujourd’hui disparu. Michel Imbert, membre du Parti ouvrier indépendant démocrate s’est réjoui que cette fois, les six membres de l’opposition aient voté de concert contre le déclassement de la parcelle.
La question du stationnement est également au coeur des préoccupations. Les 111 places de parking doivent disparaître, remplacées par 96 logements, un casino et un parking souterrain de 204 places dont une centaine réservée aux clients du Casino. La venue d’un Casino est d’ailleurs une mauvaise idée pour Michel Imbert. « Son installation va tuer le commerce local, sans compter les nuisances, notamment de circulation ».
« Les camions de livraison vont bloquer la rue étroite et entraîner des bouchons », a également prévenu Michèle Vitrac.
Face à ces inquiétudes Pierre Fond a souhaité réagir, point par point. « J’entends que les projets de construction de logements entraînent des inquiétudes. Seulement, dans une ville, nous sommes obligés de permettre des constructions pour éviter la diminution et le vieillissement de la population. Par ailleurs, je souhaite protéger les zones pavillonnaires. »
Concernant le stationnement, le maire a affirmé réfléchir au moyen de réintroduire du stationnement de surface de proximité. « Concernant les commerces, c’est la situation actuelle qui va le tuer. Nous avons besoin de moyennes surfaces où les gens puissent faire leurs courses ».
Suspendre le projet
Ces arguments n’ont pas convaincu les six élus d’opposition qui ont voté contre le déclassement de la parcelle du parking Jean-jaurès, adopté par le reste du conseil municipal. Le sentiment est le même pour les riverains qui estiment « ne pas avoir eu de réponses exactes et précises à leurs questions », déclare un membre de l’association pour l’abandon du projet.
Le maire avait décidé avant le conseil municipal de repousser le vote de la vente de la parcelle « afin de pouvoir entamer une réflexion avec les opposants ». Pour Michel Imbert, le projet doit être suspendu afin de pouvoir entamer de vraies réflexions qui, pour lui, n’ont jusque-là jamais eu lieu.