Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Poissy et Carrières-sous-poissy veulent appliquer la réforme dès la rentrée
« Si un retour à la semaine de quatre jours était proposé pour certaines collectivités voire pour toutes, je vous proposerai que Poissy fasse partie des communes volontaires dès la rentrée de septembre 2017. » Karl Olive a ainsi pris position en faveur d’un retour à la semaine de quatre jours et l’a fait savoir auprès des élus du conseil municipal. Il a également adressé un courrier au ministère de l’éducation nationale, Jean-michel Blanquer et au directeur académique des services de l’éducation nationale, Serge Clément, pour porter cette candidature. « Notre unique objectif est le bien-être de l’enfant, déclare le maire. Sans parler du coût financier (1 million d’euros annuel à Poissy), aucune étude n’a montré d’avantages à cette réforme des rythmes scolaires lancée par le gouvernement socialiste en 2012. Les parties concernées sont unanimes : les enfants sont fatigués. Il est donc temps de revenir à un modèle qui fonctionne et satisfait tout le monde. Toutes nos équipes sont prêtes, il est temps de penser avant tout aux enfants. »
Selon Vanessa Hubert, le temps presse si la Ville veut pouvoir appliquer la réforme dès la rentrée. « Si nous souhaitons passer à la semaine de quatre jours, il faut le décider avant la mi-juin pour que les associations puissent prendre le relais pendant les plages libérées pour les enfants. »
Les services de la ville poursuivent jusqu’au 15 juin une consultation des acteurs locaux représentatifs dans ce domaine : inspectrice d’académie, directeurs, enseignants, parents, représentants de parents, associations culturelles et sportives, etc. « À ce jour, tous les retours vont dans le même sens : un retour à la semaine de quatre jours », conclut le maire.
Deux communes souhaitent appliquer le retour de la semaine des 4 jours dans leurs écoles dès le mois de septembre prochain : Poissy et Carrières-sous-poissy.
À Carrières, le conseil municipal délibérera le 14 juin
« A priori, nous allons pouvoir mettre en place la semaine de quatre jours dès la rentrée scolaire. » Christophe Delrieu, maire de Carrières-souspoissy, précise aussitôt que la décision finale n’émane pas de la municipalité mais bien de l’inspection d’académie des Yvelines.
Et dans le cas où le verdict s’avérerait négatif, « alors nous appliquerons la proposition numéro 2 choisie à l’issue de la concertation auprès des familles, conseils d’école, des agents Atsem et des animateurs que nous avons menée en avril et mai. Cette proposition prévoit un après-midi de libre par semaine dans chaque école. L’après-midi étant différent selon les quartiers. »
Mais la Ville souhaite mettre tous les moyens en oeuvre pour retourner à la semaine de quatre jours dès la rentrée de septembre. « Le décret qui introduit la possibilité pour les communes d’appliquer le rythme de huit demi-journées réparties sur quatre journées devrait être publié ce jeudi 8 juin au Bulletin officiel. Nous avons un conseil municipal mercredi 14 juin, nous délibérerons sur ce point. »
La municipalité a depuis hier, mardi, lancé une consultation auprès des conseils d’école et des parents d’élèves scolarisés dans la commune.
Travail de mémoire
Outre ce retour à la semaine de quatre jours, le maire souhaite entamer une réflexion avec les enseignants sur deux aspects essentiels selon lui pour la réussite scolaire de l’enfant : le respect du rythme veille-sommeil et le travail de la mémoire. « Un enfant doit se coucher tôt et se lever tôt. Si on désynchronise ces deux temps (veille et sommeil), cela entraîne des problèmes de santé, de mémoire avec des conséquences négatives sur les résultats scolaires. »
L’édile insiste également sur l’importance du rythme des révisions. « Pour qu’un enfant puisse retenir 80 % d’une leçon dans la durée, il doit pouvoir bénéficier de deux révisions dans un délai de 24 heures après la leçon, puis d’une troisième, sept jours après. À défaut, seuls 20 % de la leçon sont retenus. »
Pour le maire, cette méthode de trois révisions implique que la deuxième se déroule sur le temps hors scolaire. « Et, en même temps, je suis favorable à l’idée de ne pas donner de devoirs à la maison aux enfants. En région parisienne, les parents travaillent et rentrent tard le soir. Ils gèrent la question des devoirs tardivement et c’est une source de conflit avec l’enfant. »
La municipalité souhaite donc pouvoir étudier la question avec les enseignants d’une ou deux écoles dès cette rentrée scolaire « et voir comment prendre en compte ces problématiques dans le cadre de l’étude surveillée qui a lieu tous les jours de 16 h 30 à 18 h ».