Le Courrier des Yvelines (Poissy)
François André (Fcpe 78) : « On a rouvert la boîte de Pandore »
François André, président de la Fcpe des Yvelines (Fédération des conseils de parents d’élèves) reçoit chaque jour des dizaines de mails, rédigés par des parents désemparés.
En cause : un projet de décret sur les rythmes scolaires en vue de laisser le choix, localement, à la semaine de quatre jours ou à celle de quatre jours et demi.
« Quatre années de travail jetées aux orties »
« Depuis que Jean-michel Blanquer (le ministre de l’éducation nationale, Ndlr) a rouvert cette boîte de Pandore, les membres de nos conseils locaux reçoivent des pressions, car les anciens partisans de la semaine à quatre jours sont repartis en bataille », estime François André, qui souhaite qu’on laisse une chance à cette réforme.
« Elle n’est pas venue d’une élucubration d’une poignée d’idéologues, mais d’une large communauté, éducative, civile et politique », explique François André, qui se réfère à l’appel de Bobigny, signé en son temps par beaucoup de mouvements d’éducation populaire, par des syndicats enseignants (SNES, FSU Snuipp, UNSA), et les maires de grandes villes françaises.
Bien au-delà du débat d’expert, la FCPE78 ne souhaite pas que soient « jetées aux orties quatre années de travail passionné fourni par des élus, des enseignants, des parents bénévoles, et des associations ».
« Je pense à nos parents, élus FCPE des conseils locaux et administrateurs, qui ont consacré beaucoup de leur temps à la mise en place de cette réforme. Des dialogues riches ont été engagés entre des partenaires variés de la société civile et de la communauté éducative. Revenir en arrière serait un immense gâchis, poursuit François André. Je regrette beaucoup les effets d’annonces qui participent à la pagaille ambiante sur ces thèmes. Tout le monde s’enflamme pour peser sur l’organisation de la rentrée prochaine. Le débat est pollué par des lobbies qui défendent des intérêts différents mais pas forcément ceux de l’enfant, et qui profitent du flou entretenu par le nouveau gouvernement ». La réforme n’en étant qu’à 3 ans à peine révolus d’application, « aucun bilan cohérent ne peut être tiré », déplore ce représentant local des parents d’élèves.