Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Son voisin entre dans sa chambre pour se masturber

- F. Desserre

La scène vécue par Leila*est digne d’un film d’horreur. Dans la nuit du 28 au 29 mai, alors qu’elle dormait, elle a senti une main se promener sur son corps. Réveillée en sursaut, elle s’est retrouvée confrontée à un homme en train de se masturber. C’était son voisin.

« Tu me plais ! Je te plais ? »

Ce dimanche soir, tout le monde s’en souvient à Maisons-laffite. La chaleur était accablante. Leila et sa fille de 6 ans se couchent dans la pièce située en rez-dejardin. Elle laisse la porte-fenêtre ouverte pour faire circuler l’air. Pour dormir, elle ne garde qu’un short.

Vers une heure du matin, une ombre se glisse dans la pièce. Un homme s’assoit sur le lit. Il baisse son slip et commence à se masturber. De l’autre main, il caresse les jambes de Leila, 27 ans. Elle se réveille et découvre que son agresseur n’est autre que son voisin, Sébastien, 39 ans, grand, mince et le crâne rasé.

Leila s’empare de son téléphone pour appeler du secours. Mais Sébastien a été plus vif. Il bloque son geste en l’attrapant par le poignet. Elle parviendra tout de même à envoyer des SMS à son ami qui se trouve alors à Paris. « J’essayais de le repousser en même temps. Je lui ai dit : Ne me touchez pas. Il m’a répondu que c’était déjà fait. Puis il a continué : Tu me plais ! Je te plais ? J’ai répondu que non et qu’il sorte ! Il est parti et a dit : Je suis désolé d’être

rentré chez toi. »

« Je la trouvais plus ou moins charmante »

Présenté au tribunal, Sébastien raconte sa soirée très arrosée au whiskey et au vin rouge. « Je ne suis jamais rentré chez elle. C’est de la pure invention. Dans mon état, je n’aurais jamais réussi. J’étais ivre mort. Peut-être qu’elle raconte cela parce que j’ai dit au bailleur qu’elle faisait trop de bruit », relate le chauffeur routier. « Je n’ai pas halluciné ! Je ne suis pas folle », tranche Leila.

La présidente du tribunal questionne alors Sébastien : « Votre mère dit que vous aviez déjà parlé de la plaignante… » « Oui. Je la trouvais plus ou moins charmante. Mais ça s’arrête là. Et puis après, dans la nuit, ses amis sont venus chez moi et m’ont mis une arme sur la tempe. »

Confondu par la couleur de son slip

Sa propre mère attestera de leur présence, à un détail près. Elle n’a jamais vu d’arme. Un détail peut en cacher un autre… Leila souhaite montrer qu’elle ne fabule pas. « Je me souviens même de la couleur de son boxer. Il était gris. Les policiers l’ont constaté. Comment pourrais-je inventer cela ? »

Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine de dix mois avec sursis. Sébastien a reçu l’interdicti­on de se rendre à son domicile et d’entrer en contact avec Leila. L’homme est désormais inscrit au fichier des délinquant­s sexuels. À vie. Il devra aussi payer 1 000 euros à Leila. Son casier judiciaire portait déjà deux condamnati­ons, pour conduite en état d’ivresse, vol et escroqueri­e.

*Le prénom a été modifié.

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