Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Trois lycéens sauvent une femme d’un pervers

- F. Desserre

Deborah* doit son salut à trois lycéens. Cette trentenair­e, souffrant d’un handicap mental, avait été agressée à Rambouille­t. Un pervers voulait obtenir des faveurs sexuelles.

Tout commence en début d’après-midi, ce lundi 29 mai, près de la pièce d’eau du Rondeau, dans le parc du château. Gérard, 60 ans, a bien bu. Son taux en attestera plus tard : 1,86 gramme. Dans une allée, il aperçoit Deborah qui se promène. À Rambouille­t, tout le monde la connaît : elle y vit depuis toujours. Personne n’ignore son état de faiblesse. Gérard se dirige vers elle et la prend par la taille. Ils s’installent sur un banc. Avec ses grosses mains façonnées par une vie passée sur les chantiers, Gérard commence à caresser ses cuisses. Puis il oblige Deborah à s’allonger dans l’herbe. Lui-même s’allonge sur elle, jusqu’à l’écraser. La malheureus­e tente de le repousser. Gérard s’en moque. Tout comme il se moque des remarques des promeneurs. Trois lycéens qui assistent à la scène le somment d’arrêter. Il les envoie promener.

À genoux dans un bosquet…

Soudaineme­nt, le retraité se relève. Il oblige Deborah à le suivre dans un bosquet et la met à genoux devant lui. Il descend la braguette de son pantalon. Son geste s’arrêtera là. Gérard n’avait pas compté sur le civisme des trois lycéens. Face à la situation, ils avaient décidé d’appeler la police. Et vu la situation, elle n’a pas tardé à venir.

Ce mercredi 31 mai, Gérard a été présenté au tribunal correction­nel de Versailles. C’est un robuste gaillard qui est arrivé dans le box, les cernes de ses yeux accentués par l’épaisseur des verres de ses lunettes. « Oui, je lui ai caressé la cuisse et je lui ai pris la taille. Après, je ne me rappelle plus. Je ne savais pas qu’elle était vulnérable, même si j’ai vu que tout n’était pas bien rangé là-dedans », lance-t-il en pointant du doigt sa propre tête.

Ces arguments ne tiennent pas pour la partie civile. « Elle a dit non plusieurs fois. Il savait qu’elle ne se débattrait pas, qu’elle ne crierait pas. Sa vulnérabil­ité était visible. Il en a profité. » Un sentiment partagé par le procureur de la République qui a également salué « le courage des lycéens qui sont restés jusqu’à ce que la victime soit en sécurité ».

À l’issue de son procès, Gérard a été condamné à 12 mois de sursis. Il devra aussi suivre des soins et ne plus entrer en contact avec la victime. Son nom figure désormais dans le fichier des délinquant­s sexuels. Il devra aussi verser 1 000 euros à Deborah. * Prénom modifié.

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