Mort d’un ado de 16 ans : coupable et irresponsable

Coupable, mais pas responsable. Ainsi en a décidé la justice, ce mercredi 31 mai, à l’issue du procès de Faycal, 29 ans. L’homme comparaissait pour avoir tué avec sa voiture un jeune de La Verrière. Les faits remontent au 22 mars dernier.

Ce mercredi soir, vers 20 h, Faycal emprunte l’avenue des Noés au volant de sa Peugeot 406. La voiture qui le précède ne roule pas assez vite. Peu importe la ligne blanche continue, il double. En face, Djibril arrive casqué sur sa moto. Le choc est inévitable. L’adolescent de 16 ans est gravement blessé. Il décédera quelques heures plus tard à l’hôpital. Faycal est arrêté, sauvé de justesse par la police. Des passants et riverains voulaient le lyncher. Le presque trentenaire sera hospitalisé en psychiatrie jusqu’à son procès. Il souffre de bipolarité.

Face aux juges, Faycal a tenté de s’expliquer. « Il y avait une pluie légère, il faisait sombre et je suis malade. » L’expertise en attestera et précisera même que son « discernement était altéré au moment de l’accident […] Il n’est pas accessible à une sanction pénale ».

« Il faisait sombre et je suis malade »

Pour la défense de la famille de Djibril, Maître Caroline Car a souligné « la douleur et l’incompréhension d’une mère, de frères et de soeurs. Tous sont endeuillés comme on ne peut pas l’être plus ». Et le procureur de la République de poursuivre : « Sa faute est indéniable. Peut-être est-il irresponsable pénalement mais il est bien à l’origine de la faute. » Pour la défense, Maître Sarah Valduriez a indiqué que « sa maladie ne l’empêchera pas de vivre avec sa culpabilité durant toute son existence ».

À l’issue du délibéré, les juges ont décidé d’envoyer Faycal en hôpital psychiatrique. « Vous n’êtes pas responsable pénalement, mais vous devrez répondre des conséquences. » En d’autres termes, il devra dédommager la famille de Djibrill. Le montant des indemnités sera fixé le 24 octobre prochain.

Son permis de conduire a aussi été annulé. Il ne pourra pas le repasser avant 10 ans. Pendant cette même décennie, il lui est interdit de se rendre à La Verrière, d’entrer en contact avec les victimes ou encore de détenir une arme.