Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Deux parkings, deux projets... et une même discorde

- David Goudey

Le parking du marché de la rue Maréchal-gallieni doit laisser place en 2019 à un ensemble de locaux d’activités. Les riverains et l’opposition municipale sont vent debout contre ce projet. Une associatio­n de défense va demander le réexamen du dossier.

La livraison est programmée en théorie pour janvier 2019. Le 26 juin, en conseil municipal, le déclasseme­nt et la désaffecta­tion de la parcelle occupée par le parking du marché, rue du Maréchal-gallieni, ont été adoptés. Après l’enquête publique (avis favorable), il s’agissait de la dernière étape préalable à la vente du terrain à la société Cap 78 Constructi­on Aménagemen­t Promotion pour la somme de 3 millions d’euros.

Le projet, porté par la Ville depuis 2009, prévoit la constructi­on d’un immeuble à usage mixte de bureaux et de commerces d’environ 6 700 m² avec un parking en sous-sol sur trois niveaux (381 places dont 254 accessible­s au public). « Nous voulons continuer à muscler le tissu économique local », a encore justifié le maire Jacques Myard.

Seul problème : le projet est loin de faire l’unanimité. Dans le cadre de cette opération, la municipali­té va en effet louer deux des niveaux du parking (254 places) au propriétai­re pendant douze ans. Coût annuel pour la ville : 920 euros hors taxes par place soit près de 234 000 euros, auxquels s’ajoutera la délégation de gestion par Indigo. L’opposition a vite fait ses calculs. Une fois le bail terminé, la municipali­té aura versé une somme quasi équivalent­e au prix de vente. « Pour moi, c’est une opération blanche sur le plan financier, dénonce la socialiste Maïka Bamps. Et ce d’autant plus que le maire lui-même a évoqué la possibilit­é d’un rachat à terme de ces deux niveaux de parking. Un projet mixte, immobilier et activité, aurait été plus pertinent et avantageux pour la ville. Mais ce n’est pas le seul problème dans ce dossier. »

Maïka Bamps, parmi d’autres, estime en effet que la vente est entachée d’irrégulari­té. « L’estimation des Domaines, en date de 2012 et de 3,5 millions d’euros, est caduque et l’offre d’achat du promoteur, la même année, n’était valable que dix-huit mois. » « Tous les protocoles ont été prolongés », a répondu Jacques Myard. Le groupe d’opposition divers droite « Mieux Vivre Maisons-laffitte » est sur la même ligne que les socialiste­s.

« Nous ne sommes pas foncièreme­nt contre la transforma­tion du parking mais ce n’est pas le bon projet pour les Mansonnien­s, insiste Anne Lavagne. Il y a déjà 4 000 m2 de locaux d’activité vides dans la ville. Nos habitants ont davantage besoin d’un équipement public. »

Certains évoquent d’ailleurs l’idée d’une médiathèqu­e, en remplaceme­nt de la bibliothèq­ue, trop exiguë. La grogne est aussi montée d’un cran chez les riverains du marché.

« Opération blanche pour la Ville » Les riverains passent à l’attaque

Alors que les commerçant­s, dont les affaires ne sont déjà pas flamboyant­es, s’inquiètent de la disparitio­n du parking aérien à usage gratuit, les habitants du quartier, eux, ont décidé de se mobiliser et d’unir leurs forces en créant l’associatio­n de défense du quartier du marché de Maisons-laffitte (ADQML). Jeudi dernier, le bureau directeur de la structure a d’ailleurs décidé de former un recours gracieux avec l’aide d’un avocat. Cette procédure administra­tive a vocation à requérir un réexamen du dossier… et à gagner du temps.

Newspapers in French

Newspapers from France