Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Rue Saint-sébastien : le coup de gueule des locataires

- T.R.

Ascenseurs régulièrem­ent en panne, abords des immeubles jonchés de détritus, logements dégradés par l’humidité… L’amicale des locataires de la rue Saint-sébastien dit stop et en appelle au bailleur social I3F pour remédier à la situation.

« Avant-hier, mon fils de 10 ans s’est retrouvé bloqué vingt minutes dans l’ascenseur. Aujourd’hui, il a peur et refuse de le prendre. » Ce témoignage du ras-le-bol d’une locataire du 107 rue Saint-sébastien (quartier Saint-exupéry) n’est qu’un parmi tant d’autres. « Régulièrem­ent, notre ascenseur au 121, tombe en panne le vendredi soir et n’est réparé que le lundi, un week-end entier sans ascenseur !, commente de son côté Mohamed, locataire depuis 1976. L’ascenseur s’arrête même entre deux étages ou tout d’un coup, il redescend tout seul. »

Espaces verts jonchés de détritus

Tous déplorent cette situation mais plus encore contestent l’augmentati­on des charges imposée par le bailleur social au titre de la « régularisa­tion ». « Entre 2014 et 2016, cela représente une augmentati­on de 2,65 %, constate indigné Lahouari Ben Lakdra, président de l’amicale des locataires de la rue Saint-sébastien depuis 1999. L’amicale concerne quinze immeubles, du 101 au 115 et du 117 au 121, pour un total de 400 logements environ. « Il est hors de question que nous payions ! »

Et les réclamatio­ns auprès du bailleur I3F ne s’arrêtent pas là. Plusieurs logements sont dégradés en raison de l’humidité qui s’infiltre dans les murs de la salle de bain notamment. « C’est un problème de ventilatio­n qui ne fonctionne pas », commente une locataire qui, en plus, s’est retrouvée avec un extincteur entièremen­t vidé sur son palier. « On en a respiré de la poudre blanche ! »

Des extincteur­s vidés et abandonnés ici et là sur les parkings ou à l’abri des regards dans les espaces verts de la propriété. Espaces verts jonchés de détritus que l’on confondrai­t à certains endroits avec une décharge sauvage. « Nous sommes conscients qu’il y a des locataires qui se comportent comme des goujats. Il n’empêche que seule ce que j’appelle la partie visible, près du chemin piéton, est nettoyée commente affligé Lahouari Ben Lakdar. Ils ne vont pas plus loin. Ils ne débroussai­llent même pas. » À certains endroits, des végétaux sont littéralem­ent accolés aux fenêtres du rez-de-chaussée. « Ils pourraient les élaguer car cela bloque la lumière ».

« Manque d’implicatio­n du bailleur »

Là encore, pas question selon lui ni pour l’ensemble des signataire­s de la pétition contestant la régularisa­tion des charges « environ les trois quarts des locataires ont accepté de signer » l’augmentati­on de 2,1 % au titre des espaces verts entre 2014 et 2016.

Sur le parking extérieur comme en sous-sol, les grilles d’évacuation d’eau ne sont plus en état de fonctionne­r normalemen­t. Résultat, « dès qu’il pleut, on se retrouve avec des mares d’eau partout. »

Une société extérieure est censée assurer l’entretien des parkings. Le coût par trimestre pour l’ensemble des locataires s’élève à plus de 21 000 euros. Deux épaves attendent toujours d’être évacuées. « Cela fait des années qu’elles sont là ! ». Des déchets en tous genres sont soigneusem­ent dissimulés derrière des voitures en stationnem­ent ici ou là. « Bref, ce n’est absolument pas nettoyé », résume le président de l’amicale.

En sous-sol, de nombreuses portes de garages ont disparu ou ont été vandalisée­s. « Il y a deux semaines, ils ont tout cassé et volé tout ce qu’il y avait à l’intérieur de mon box de garage, témoigne Mamadou. Aujourd’hui, on est de plus en plus nombreux à ne plus vouloir laisser notre voiture au box. Et pourtant on continue de payer 57 € par mois. » Le climat d’insécurité insupporte les locataires qui dans la pétition demandent à revoir le tarif de location des garages nettement à la baisse : 10 € au lieu de 27, en extérieur où « les places louées sont souvent inaccessib­les à ceux qui paient la location, car elles sont squattées » et 20 € au lieu de 57, en sous-sol.

« La sécurité des résidants, la protection de l’environnem­ent et la préservati­on d’un cadre de vie agréable du quartier sont l’affaire du bailleur 3F », déclarent les locataires dans une lettre adressée au bailleur. Ils dénoncent « un manque d’implicatio­n » de ce dernier et menacent de multiplier les actions « pour faire valoir nos droits de locataires et faire entendre nos réclamatio­ns. »

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