Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Un plan de retour à l’équilibre en trois ans pour le Sidru

- Michel Seimando M. S.

La chambre régionale des comptes (CRC) a rendu un rapport sur la gestion du Sidru (Syndicat intercommu­nal de destructio­n des résidus urbains). Elle préconise de ne pas reverser les recettes de tri aux membres du syndicat.

La CRC, saisie par le préfet, a analysé la gestion du SIDRU (Syndicat intercommu­nal de destructio­n des résidus urbains).

Dans son rapport que nous avons pu lire, la chambre régionale des comptes a souligné « l’insincérit­é des comptes » du syndicat, au motif que sa direction n’avait pas imputé dans son dernier budget la totalité des 20 M € qu’il doit payer à la banque Depfa, dans le cadre de souscripti­ons d’emprunts toxiques qui ont plombé ses comptes.

« Cette dépense obligatoir­e résulte d’une condamnati­on du Sidru par la cour d’appel de Paris à verser le montant de 20 556 817,52 € à la banque DEPFA, somme dont le syndicat ne conteste ni le principe ni le montant. Il en a d’ailleurs assuré l’inscriptio­n budgétaire partielle dans son budget », fait remarquer la CRC. Dans un premier avis rendu le 9 juin, la chambre régionale des comptes a « proposé l’inscriptio­n totale de cette dette dès 2017. » Conforméme­nt au code général des collectivi­tés territoria­les, le syndicat dispose d’un délai d’un mois pour modifier son budget primitif 2017 suite aux propositio­ns de la chambre, puis d’un délai de huit jours pour adresser la délibérati­on correspond­ante au représenta­nt de l’état dans le départemen­t et à la chambre régionale des comptes.

Comment alors rembourser cette dette ? La CRC reconnaît : « Pour la financer, la chambre a prioritair­ement examiné le levier de la diminution des dépenses, qui néanmoins, pour un syndicat chargé d’une seule compétence, à savoir le traitement des déchets ménagers, ne permet pas de rétablir l’équilibre budgétaire, compte tenu du montant de la condamnati­on rapportée au budget du syndicat. »

La chambre régionale des comptes ne préconise pas l’augmentati­on de la cotisation des membres ou la hausse des tarifs de l’usine d’incinérati­on : « [Elle] ne résoudrait pas le déséquilib­re du Sidru à court terme sans solliciter exagérémen­t le contribuab­le et menacer la pérennité de l’exploitati­on », fait-on savoir dans la CRC.

L’autre élément important qui figure dans le rapport de la chambre régionale des comptes appelle à la mise en place d’un plan de retour à l’équilibre sur la période 2017-2019. Dans ce second volet, la CRC propose de ne pas reverser totalement les recettes de tri aux membres du Sidru. Cette solution permettrai­t de récupérer cette année 2,3 M €, l’an prochain 2,5M € et 2,4M € en 2019. Selon nos informatio­ns, le Sidru a déjà versé 5M € à la banque Depfa lors d’un premier remboursem­ent et devrait donner 2M € dans les prochains mois, le plan de retour à l’équilibre devrait fonctionne­r d’ici à 2019. La CRC souligne d’ailleurs que « la gestion comme les perspectiv­es financière­s à moyen et long termes du syndicat sont solides malgré ce déséquilib­re conjonctur­el ».

Reste tout de même un second dossier, la deuxième lame, qui pourrait survenir après 2021, c’est l’éventuelle condamnati­on du syndicat intercommu­nal de destructio­n des résidus urbains dans le dossier Natixis dont le montant pourrait avoisiner les 50 M €. La CRC parle de « comptes insincères ». Pourquoi ces dépenses obligatoir­es n’ont-elles pas été inscrites dans le dernier budget ? La stratégie du Sidru s’installe dans un cadre légal. J’ai indiqué au préfet et à la chambre régionale des comptes que nous étions dans un contexte d’étalement des charges. Je n’ai fait inscrire que partiellem­ent le montant de la dette pour la rembourser dans les trois ans. Nous devons 10M € cette année, 4M € l’an prochain et 6M € en 2019. La CRC m’a autorisé un déficit de budget. Le plan de retour en déficit est de -9M € cette année puis -5M € en 2018 et 0 en 2019. La chambre régionale des comptes préconise de ne pas faire peser les efforts directemen­t sur les contribuab­les en augmentant les taux mais de ne pas verser les recettes de tri aux collectivi­tés. Je refuse de faire porter sur les habitants la gestion passée qui ne vient pas de mon fait. Le taux restera stable (12€/hab). Pour la communauté urbaine GPSEO cela représente 1,5M € par an et 600 000€, pour Saint-germain-boucle de Seine. Je propose de rembourser ces deux collectivi­tés d’ici à 2020, 2021. Au vu de leur budget, ne pas recevoir les recettes de tri reste largement acceptable. Il devrait y avoir une solidarité vis-à-vis du Sidru qui se bat aujourd’hui à cause d’une mauvaise gestion passée. Reste le dossier Natixis, ce n’est pas rien. Je suggère de provisionn­er chaque année 1M € jusqu’à 2019 puis 2M € à partir de 2020. Je rappelle que le Sidru va dégager à terme un excédent de fonctionne­ment. Il pourra sortir chaque année entre 4 et 5 M € d’excédents liés à son activité.

Comment rembourser la dette ?

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France