Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Emmanuel Macron parle au « peuple » à Versailles
Le président de la République, Emmanuel Macron, réunissait les parlementaires en congrès à Versailles lundi. L’occasion d’annoncer ses projets en terme législatifs.
Il devait s’exprimer durant une heure. Cela a finalement pris 90 minutes. À 15h pile, alors que tous les parlementaires, sauf ceux qui avaient décidé de boycotter, étaient assis dans la salle du congrès du château de Versailles, Emmanuel Macron a fait son entrée. Le président de la République a ainsi préféré s’adresser par cette voie directement aux Français et aux parlementaires ; sous-entendu plutôt que de répondre à des interviews de journalistes.
« Je veux aujourd’hui vous parler du mandat que le peuple nous a donné », a-t-il lancé à l’adresse des parlementaires, rappelant que les élections législatives de juin dernier lui ont donné une large majorité. « Mandat » et « peuple » des mots que le président n’a pas hésité à employer des dizaines de fois dans son discours.
Animé par « le désir de servir », Emmanuel Macron n’a pas manqué de souligner sa volonté de « sortir de ce climat de faux procès », allusion aux différentes affaires en cours. « Nous voulons une société de confiance. Pour cela, une loi ne suffit pas, c’est un comportement de chaque jour. La loi du gouvernement (sur la moralisation de la vie politique, N.D.L.R.) sera votée, je n’en doute pas. Mais j’appelle à la retenue, à en finir avec les chasses à l’homme. » Entrant dans le vif du sujet, le président de la République a complète de tous les textes de lois importants » voire ceux votés au cours des deux dernières années. Le temps pour voter une loi est d’ailleurs « trop lent » ; « la navette pourrait même être simplifiée » et une loi « votée en commission ». Afin de renforcer leurs moyens, le président de la République compte aussi réduire le nombre de parlementaires « d’un tiers des membres des trois assemblées (..) tout en veillant à la juste représentation des territoires ».
Lors d’un prochain congrès, Emmanuel Macron proposera également d’introduire « une dose de proportionnelle » dans l’élection des parlementaires. « Je souhaite aussi que le droit de pétition soit revu et que les propositions des Français puissent être portées à la représentation nationale. » « Ces réformes seront soumises à votre vote, a indiqué Emmanuel Macron aux parlementaires, d’ici un an. Et si nécessaire, aux citoyens, par voie de référendum. » Supprimer la cour de la justice de la République, revoir le rôle du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ou encore « accepter enfin » la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire sont aussi au programme du président.
Moins de parlementaires Une dose de proportionnelle Levée de l’état d’urgence
Instauré par François Hollande en novembre 2015 au lendemain des attentats, dans ce même lieu, l’état d’urgence sera « levé à l’automne » pour rétablir « la liberté des Français. Répondre aux terroristes, ce n’est pas changer la constitution chaque matin », ajoute Emmanuel Macron. « Derrière ces actions, j’entends construire la paix ». « Ce que nous avons à accomplir, c’est une véritable révolution, a conclu le président de la République. Nous devons être à chaque instant à la hauteur de cet espoir des Français. »