Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Mourad, le voisin incontrôla­ble

- F. Desserre

À Chanteloup-les-vignes, dans sa résidence, Mourad est bien connu de ses voisins. Mais pas dans le bon sens. Depuis des mois, cet homme de 54 ans a invité l’agressivit­é dans sa vie courante. Cette fois, la justice a décidé de s’en mêler en remontant dans son passé.

La première plainte déposée contre lui remonte au 20 avril 2016. À la maison de l’emploi, il s’en prend à la personne chargée de l’accueil. Aux injures succéderon­t les coups et 15 jours d’arrêt pour l’agent.

En octobre, puis en décembre, Mourad prendra par deux fois le taxi. Par deux fois il refusera de payer la course, fuyant par la fenêtre de la voiture.

Le pire aura lieu au fil du temps, dans sa résidence. Un premier voisin sera insulté puis menacé dans le parc où jouent les enfants. « Tu as dit que j’avais un flingue ? Et bien je vais te le mettre dans les fesses et tirer. Je suis fiché S, moi. Je suis Daech. »

Quelques mois plus tard, sa voisine de palier subira ses attaques verbales. Traitée de prostituée, elle reçoit un crachat en plein visage, le tout arrosé de la promesse d’incendier son appartemen­t. Elle sera suivie dans la rue et menacée de mort. La situation deviendra si complexe que son bailleur enverra à Mourad un avis d’expulsion.

L’homme avait été arrêté et présenté en comparutio­n immédiate le 24 mai dernier. Il avait demandé un délai pour préparer sa défense. Ce mercredi 28 juin était le jour pour mettre à profit cette longue réflexion. Et d’entrée de jeu, le quinquagén­aire, ancien chauffeur de bus, a voulu faire amende honorable.

« Je n’étais pas bien à l’époque. J’avais perdu mon père et ma mère en moins de cinq jours. Croyez-moi ! Je ne peux pas faire de mal à ma deuxième maman qu’est la France. C’est vrai, il y a eu des injures. Mais ils en rajoutent. Depuis que je suis là, je suis le malvenu. Je ne suis pas mauvais à ce point-là. »

« Je suis fiché S » « Je suis le malvenu »

L’acte de contrition ne parvient jusqu’au procureur de la République qui qualifie les actes de Mourad de « violents et vexatoires ». Dix-huit mois à Bois-d’arcy sont demandés. Il en obtiendra douze avec maintien en détention.

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