La semaine de quatre jours revient sans faire l’unanimité

À partir de septembre, les 3600 enfants accueillis dans les écoles primaires de Saint-germain-en-laye passeront à la semaine de 4 jours. Décidé à l’issue d’une vaste concertation, le changement de rythme ne fait pas l’unanimité chez les parents d’élèves.

C’est un bouleversement de taille qui attend les 3600 enfants accueillis dans les écoles maternelles et élémentaires de Saintgermain-en-laye mais aussi leurs parents. En effet, à partir de la rentrée de septembre, l’école se fera sur quatre jours et non plus sur 4,5 jours comme c’était le cas depuis 2014. Ainsi, les 24 heures d’enseignement hebdomadaires ne seront plus dispensées sur neuf demi-journées mais sur huit et les écoles garderont désormais leurs portes closes le mercredi matin.

Cette décision, qui n’est pas sans conséquence sur l’organisation des familles, aurait été décidée après une vaste concertation lancée avant la parution des textes officiels, auprès des enseignants et des représentants des parents d’élèves au sein des 19 conseils d’écoles. Deux réunions ont également eu lieu à l’hôtel de ville avec les têtes de liste des parents d’élèves élus de chaque école.

« Majorité de parents et d’enseignants en faveur des quatre jours »

« Nous avions envisagé différentes solutions qui étaient le retour à la semaine de quatre jours, le maintien du système en place ou de rester sur 4,5 jours sans les temps d’activité périscolaires (Tap), précise Sylvie Habert-dupuis, la maire adjointe chargée de l’éducation et de la famille.

Les enseignants qui, je pense, sont bien placés pour évaluer ces trois dernières années, se sont très majoritairement prononcés en faveur du retour à la semaine de quatre jours, estimant que la réforme avec les Tap n’était pas satisfaisante notamment du fait de la multiplication des intervenants et de la fatigue constatée chez les enfants. Nous en avons donc sorti une tendance. Ensuite, du côté des parents d’élèves élus, certains ont souhaité mettre en place un sondage. Là aussi la tendance qui est ressortie était qu’une majorité de parents était favorable à la semaine de quatre jours. »

FCPE et Peep émettent des réserves

Pourtant, la décision ne fait pas l’unanimité chez les parents d’élèves et les représentants saint-germanois des deux principales associations. La FCPE et la Peep émettent des réserves quant à ce changement aussi bien sur la forme que sur le fond. Pour Gaëlle Nachbaur, la présidente FCPE primaire, la concertation n’aurait pas été faite de manière « appropriée ». « Aucune piste d’amélioration pour la mise en oeuvre actuelle de l’organisation n’avait été formulée ou proposée dans les alternatives de choix. Ce préalable aurait permis de solliciter l’avis des parents de façon plus éclairée, après une réelle concertation ». Gaëlle Nachbaur, ajoute que « dans la plupart des écoles », les voix en faveur du retour aux quatre jours n’auraient pas été « aussi majoritaires » que le dit la municipalité. Pour son homologue de la Peep, Stéphane Borgolotto, qui estime qu’un changement était indispensable pour les maternelles, la concertation aurait également été biaisée par une certaine forme de pression « du corps enseignant majoritairement pour la semaine de quatre jours sur les parents. »

« La voix des parents n’a pas été bien entendue »

Les deux représentants estiment que la voix des parents n’aurait pas été forcément « bien entendue » et que les choses se seraient faites un peu « précipitamment », « à la veille des vacances » et mettent en avant les difficultés rencontrées par certains parents pour modifier leur organisation d’ici la rentrée pour s’adapter. Ils auraient souhaité que la Ville prenne plus de temps et choisisse de mettre en place une période « de transition ».

Pour Sylvie Habert-dupuis, la maire adjointe chargée de l’éducation et de la famille, la démarche de la municipalité aurait toujours été centrée sur « le bien-être de l’enfant ». « Pendant trois ans, nous avons eu des retours dans nos conseils d’écoles et nous n’avons jamais entendu dire que c’était bien. Nous ne sommes pas les seuls, plus de 50 % des communes ont choisi de revenir à la semaine de quatre jours dès la prochaine rentrée. » Et la Ville de rappeler qu’à Saintgermain-en-laye, la volonté du retour aux quatre jours est partagée par « l’ensemble des acteurs sportifs, culturels et sociaux de la commune qui profiteront de cette opportunité pour enrichir leur offre ».

Pour le passage à la semaine à 4,5 jours, la municipalité avait eu l’attitude inverse. Elle avait choisi de prendre son temps et décidé de reporter la réforme à 2014, comme la loi le lui permettait, plutôt que de la lancer dès la rentrée 2013.