Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Pierre Le Grand, un tsar à Versailles
Le Grand Trianon du domaine national de Versailles accueille une exposition consacrée au tsar Pierre Le Grand et son séjour en France, à Paris et dans ses environs en 1717.
Cette exposition est le fruit d’une collaboration exceptionnelle. Celle qui lie le château de Versailles et le musée d’état de l’ermitage, à Saint-pétersbourg. Jusqu’au 24 septembre, le Grand Trianon du domaine national de Versailles présente l’exposition Pierre Le Grand, un tsar en France, 1717. À travers plus de 150 oeuvres, la venue du tsar à Paris et dans ses environs en 1717 est retracée. Les deux tiers de ces oeuvres appartiennent au prestigieux musée de Saint-pétersbourg.
Deux étapes à Versailles
Issu de la dynastie des Romanov, fils du tsar Alexis Mikhaïlovitch et de Nathalie Narychkine, Pierre Ier, vingt ans après la Grande Ambassade qui l’a mené une première fois en Europe en 1697-1698, entreprend un nouveau voyage en Occident. Il atteint la France le 21 avril 1717 et y demeure jusqu’au 21 juin suivant. À Versailles où il fait étape deux fois, il est logé au Grandtrianon,du24au26mai puis du 3 au 11 juin 1717. Le parcours de l’exposition suit pas à pas ce séjour qui, pour être officiel, n’en est pas moins libre car, force de la nature, imprévisible et peu façonné à l’étiquette, Pierre Ier bouscule le protocole à maintes reprises. Sa rencontre avec Louis XV marque notamment les esprits : faisant fi du cérémonial de cour, il prend dans ses bras, en un geste spontané, l’enfant roi, tout juste âgé de 7 ans.
Si ce séjour a des visées politiques et économiques (un projet d’alliance avec la France contre la Suède d’une part, la signature d’un traité de commerce de l’autre), le tsar réformateur, fondateur de la Russie moderne, veut par-dessus tout voir ce que la France possède de plus remarquable afin d’en adapter certains modèles à son empire. À Paris, il se rend par exemple à l’académie des sciences, à l’observatoire, à l’hôtel de la monnaie ou encore à la manufacture des Gobelins.
Découvrant les marchands parisiens tel un simple particulier, il fait provision de livres, d’instruments scientifiques et techniques. Enfin, comme il est d’usage, ce voyage suscite l’échange de prestigieux cadeaux diplomatiques ; à l’image de la tenture du Nouveau Testament offerte à Pierre Le Grand, composée de quatre tapisseries d’après Jouvenet et conservée aujourd’hui au musée d’état de l’ermitage.