Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Un corps calciné découvert chemin des Poiriers

- Renaud Vilafranca

Le vol à l’arraché de colliers en or n’épargne pas les Yvelines, comme toutes les grandes agglomérat­ions. Cette délinquanc­e est même en recrudesce­nce dans le départemen­t ces derniers mois, selon la Direction départemen­tale de la sécurité publique (DDSP), qui ne souhaite pas entrer dans le détail des chiffres.

Les plaintes, au moins deux fois plus nombreuses, s’accumulent, aux Mureaux, à Sartrouvil­le, Conflans-saintehono­rine, Plaisir ou Élancourt. Et les auteurs ne sont pas toujours identifiés dans l’immédiat.

L’un des derniers faits en date : le jeudi 31 août dernier à Conflans-sainte-honorine. Vers 16 h 15, sur le quai des Martyrsde-la-résistance, un homme est descendu de voiture pour tenter d’arracher le collier d’une femme de 79 ans. Il n’est pas parvenu à ses fins et a réussi à s’enfuir.

Ces vols se produisent dans la rue, en une fraction de seconde, au préjudice de femmes le plus souvent âgées. Les malfaiteur­s agissent généraleme­nt seuls. Ils surprennen­t leur victime par-derrière ou l’abordent pour détourner son attention avant d’arracher le bijou porté autour du cou, au risque de la faire chuter, et de s’évanouir dans la nature. En cas de résistance, ils peuvent se montrer violents. Ce mode opératoire est utilisé aussi pour dérober téléphones portables et sacs à main.

Le 16 août dernier, à Sartrouvil­le, Régine, 59 ans, a eu justement affaire à un arracheur. Vers 18 h 30, elle traversait une rue calme proche du centre-ville quand un jeune homme « de 18, 20 ans » l’a dépassé, en l’absence d’autres passants dans les parages. « Il a fait semblant de chercher quelque chose sur lui et il est revenu vers moi pour me demander un renseignem­ent, raconte la Sartrouvil­loise, encore sous le choc. Il avait un fort accent roumain. Il me répétait :

(Essonne) Régine n’a pas le temps de comprendre le subterfuge, que le piège se referme sur elle. Le voleur, « bien habillé, bien coiffé », saisit le collier en or qu’elle a autour du cou et tire, tire encore, jusqu’à ce que le bijou, d’une « forte valeur sentimenta­le », cède. « Le fermoir était très épais. Il a dû s’y reprendre à plusieurs fois. J’essayais de me reculer, mais il n’y avait rien à faire. »

Deux fois plus de plaintes Blessures physiques et morales

Régine n’a pas été frappée, mais le traumatism­e est bien là. « C’est une agression, souligne la quinquagén­aire. J’avais le cou griffé, rouge. Après, pendant plusieurs jours, je ne pouvais pas ouvrir les volets, j’avais peur de le voir. C’était encore pire de sortir dans la rue. » D’autant qu’aucun suspect n’a encore été arrêté. Son médecin l’a d’ailleurs arrêté jusqu’au 6 septembre.

Le capitaine Frédérique Couteau, du commissari­at de Sartrouvil­le, confirme la hausse des arrachages de colliers. Trois plaintes ont été enregistré­es par son service pour le seul mois d’août. « Ce sont des faits commis plutôt en journée par des hommes jeunes », précise-t-elle.

Après l’interpella­tion d’un voleur, en cas de saisie d’un butin, il n’est pas toujours évident de remonter jusqu’aux victimes. La policière conseille donc à chacun de « conserver des photos de ses bijoux ». Et pour ne pas devenir la cible de ces malfrats, « ne pas mettre ses plus beaux colliers en évidence ».

Newspapers in French

Newspapers from France