Le Courrier des Yvelines (Poissy)

André Catelin, bénévole engagé pour un sport sans violence

- Jehan-jacques Peyre

André Catelin, Catovien depuis 30 ans, se penche sur son riche passé en publiant ses mémoires. Il a dédié une grande partie de sa vie à la promotion d’un sport sans violence, au fair-play et à l’esprit sportif.

En 1986, lorsqu’il a élu domicile à Chatou, André Catelin a déjà derrière lui une très longue double carrière profession­nelle d’ingénieur et de dirigeant sportif bénévole, dont le point de départ se situe dans la cité pontifical­e d’avignon (Vaucluse), où il est né en 1931.

Son action profession­nelle à Electricit­é de France, ou il entre en 1949, sera très appréciée, notamment, en 1962 sur le chantier d’alimentati­on en haute tension de l’usine de Pierrelatt­e. Cela lui vaudra, dès 1964, des affectatio­ns successive­s qui le conduiront en particulie­r à Lyon de 1965 à 1970 où il aura ainsi l’opportunit­é de découvrir le hockey sur glace en 1968 aux JO de Grenoble.

Arbitre de hockey sur glace

« La ville de Grenoble demandait à EDF de déplacer des lignes pour installer le village olympique, se souvient André. Ce sont ces circonstan­ces qui m’ont amené à un premier contact avec le monde du sport, plus spécialeme­nt avec le hockey sur glace. Mon fils Bruno et ses copains remportent le championna­t de France minimes à peine un an après, avant les titres de champion de France cadets et juniors avec les Français Volants, club fondé avant la guerre par le célèbre joueur de hockey sur glace, Jacques Lacarrière. Pourquoi ne feriez-vous pas de l’arbitrage ? me suggère un jour le président du club des patineurs lyonnais, en proie à une pénurie de vocations d’arbitres. C’est ainsi qu’on m’envoie en stage de quatre jours à Megève en août 1969, au sein de la Ligue nationale des arbitres français (LNAF). Ce stage a été une prise de conscience de toutes les difficulté­s qu’exige l’art d’arbitrer. »

L’esprit sportif enjeu de civilisati­on

À Paris, où il arrive en 1970, il est nommé secrétaire général de la Ligue nationale des arbitres français de hockey sur glace, dont il devient président en 1981. « L’intégrité est la qualité essentiell­e, que ce soit en sport ou dans la vie en général, assure-t-il. On ne peut pas se prétendre arbitre si l’on accepte la tricherie. Dans la suite logique de mes conviction­s éthiques, je participe en 1983 à la fondation de l’associatio­n pour un sport sans violence et pour le fair-play (AFSVFP), dont je fus dix ans trésorier et onze ans président dans la lignée de prédécesse­urs tels que Jean Borotra, Fernand Sastre et Robert Pringarbe. Le fait de défendre l’esprit sportif et le fair-play ne nous rend pas aveugles et ne nous place par en permanence sur un nuage. » André cite la pensée de Pierre de Coubertin : « nous tentons de voir loin, de parler franc et d’agir ferme, parce que l’esprit sportif est devenu un enjeu de civilisati­on. »

André reçoit en 1991 la médaille d’or de la Jeunesse et des Sports des mains de Philippe Graillot, directeur des Sports au ministère. Le grand prix du dirigeant sportif lui sera décerné en 1996 par l’associatio­n des écrivains sportifs. « J’intègre la Commission nationale pour l’éthique du sport de 1987 à 1989, poursuit-il. Puis de 1990 à 1996, je prends la présidence du club Paris du panathlon. Le panathlon réunit des sportifs et des personnes du monde du sport, connues pour leur valeur morale ». Parallèlem­ent, André va participer à la fondation de l’associatio­n française du corps arbitral multisport­s, L’AFCAM, pour laquelle il obtiendra qu’elle ait son siège dans la toute nouvelle maison du sport français proche du stade Charlety.

Ensuite, il travaille à la commission nationale d’étude et de recherche pour l’éthique sportive de 1987 à 1989 et en 1995

Michèle Alliot-marie, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, le nomme au comité de l’esprit sportif. Il organise en 1999 à Paris le congrès internatio­nal du mouvement européen pour le fair-play auquel participe une trentaine de nations. Cette même année il est promu officier de la Légion d’honneur et décoré par Marie-george Buffet. Il reçoit huit ans plus tard la rosette d’officier dans l’ordre national du Mérite.

Il ne lui manquait plus que la médaille d’or de la Ville de Chatou, remise en janvier 2012 des mains du maire, Ghislain Fournier. « Comme on ne se débarrasse pas si facilement d’une vocation de bénévole, j’ai toujours poursuivi mes activités diverses dans le monde du sport, lequel me l’a bien rendu en me confiant diverses responsabi­lités et en m’accordant de multiples reconnaiss­ances », conclut-il.

André Catelin a gardé intacts tous ses souvenirs d’une vie bien remplie. Il raconte dans ses mémoires son enfance en Avignon et ses souvenirs de la guerre, sans oublier d’associer sa famille : en juin, il a fêté avec son épouse Renée leur 65e anniversai­re de mariage entourés de leurs deux enfants, sept petitsenfa­nts, et huit arrière-petitsenfa­nts.

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André Catelin a mené toute sa vie un combat pour la défense du fair-play et d’un sport sans violence, et a été multi-médaillé pour son ses actions bénévoles.
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