Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Arnaud Péricard ouvre les grands
Rencontre avec Arnaud Péricard, le maire de Saint-germain-en-laye, élu le 7 juin dernier, pour évoquer les grands dossiers de la rentrée.
Trois premiers mois à la tête de la mairie
« Je connaissais l’ampleur de la tâche. Je ne suis pas dans le cas de ces maires qui sont à la reconquête d’une ville et qui peuvent trouver des situations un peu dévastées. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des difficultés, mais je me suis installé dans un fauteuil d’une ville qui est bien gérée et bien tenue. Ensuite, le deuxième sentiment après ces premiers mois, c’est qu’il y a une très grande solidarité de l’équipe dans le travail. Il y a eu un élan très fort de l’intégralité des élus, y compris de ceux de l’opposition, par rapport à la situation tragique que nous avons connue (N.D.L.R. : décès d’emmanuel Lamy). Tout le monde s’est retroussé les manches pour poursuivre le travail qui avait été initié par Emmanuel. C’est très agréable. Cette mécanique s’est mise en place avec le souhait de la plupart des élus d’être intégrés dans le dispositif et d’être davantage responsabilisé. En plus de ces deux sentiments, en interne, ce qui m’a marqué c’est l’accueil extraordinaire de nos habitants. J’ai trouvé des gens extrêmement gentils, bienveillants, accueillants et rassurés de savoir que les choses se passaient comme ça, dans une sorte de transmission. Rassurés de savoir que tout le travail accompli continuait. »
Les grands axes de l’action municipale
« En matière d’action, il y a trois axes principaux sur lesquels nous travaillons. À Saint-germain il y a trois éléments d’un ADN commun. Il y a tout d’abord la connaissance qui comprend l’éducation et l’ouverture au monde. Ce sont deux vecteurs d’identité très forts à Saint-germain. C’est notre offre éducative et le fait que nous soyons une ville internationale. Le deuxième vecteur, c’est notre patrimoine vert, notre forêt, etc… Saintgermain a toujours été le poumon vert de l’ouest parisien et cela doit le rester. Le troisième vecteur, c’est notre patrimoine culturel, historique. C’est aujourd’hui le plus gros facteur d’attractivité au sein de notre ville et il faut le maintenir, le consolider, le développer. Ce sont trois vecteurs forts d’actions municipales à venir. »
Retour à la semaine de quatre jours
« Pour une fois que l’on propose, mais que l’on n’impose pas un choix à une collectivité, il était de notre responsabilité de se pencher sur la question et de proposer, à tous ceux qui composent la grande famille de l’éducation, de se prononcer sur cette possibilité. Nous avons mis en place un maximum de concertation dans le laps de temps dont nous disposions. Dans l’ensemble, le souhait du retour à la semaine de quatre jours n’était pas unanime, mais il était plus que majoritaire. Il n’y a pas vraiment eu d’opposition. Pour la suite, il y a des pistes qui peuvent être explorées. Je pense, par exemple, à la dissociation des rythmes entre la maternelle et l’élémentaire. Nous allons regarder ça avec tout le monde, au cours de cette année. »
Nouveau groupe scolaire ?
« La restructuration et l’extension de l’école Marie-curie avancent bien. Mais, nous venons de faire une étude qui démontre qu’il faudra peut-être restructurer ou reconstruire totalement un autre groupe scolaire. Nous sommes environ 42 000 aujourd’hui et avec les différents projets immobiliers, nous pourrions monter à 45 000 dans quelques années. Donc, cela crée des nouveaux besoins. Nous allons lancer une réflexion et arrêter des choix dans le mois. » Sciences Po « Nous avons une ambition très forte par rapport à Sciences Po. Il y a le projet de restructuration du pôle de l’ancienne école normale avec un partage d’espace entre Sciences Po et l’école supérieure du professorat et de l’éducation (Espe). Cela doit se faire de manière intelligente et cela doit garantir les conditions du développement futur de Science Po qui est destiné à accueillir entre 600 et 700 étudiants. C’est en discussion avec le conseil départemental. Nous avons un rôle d’impulsion très important. Nous discutons aussi avec Cergy-pontoise de partenariats internationaux que l’on pourrait également accueillir sur le site Sciences Po de Saint-germain et pourquoi pas aussi au château d’hennemont. Notre ambition est de développer l’offre universitaire à Saint-germain. Nous avons déjà plus d’un millier d’étudiants aujourd’hui. Je pense que nous avons la capacité de monter à 1 500 étudiants d’ici quelques années. C’est le maillon qui manque. Nous avons une offre très forte sur la maternelle et l’élémentaire ainsi que sur le collège et le lycée. Il manque maintenant l’étage au dessus avec toujours cette dimension internationale. » Le Tram 13 « Sur ce dossier, je suis aussi pragmatique. Une enquête publique a été faite, un tracé a été retenu et un schéma de développement est en cours. Il n’y a pas que la partie de Saintgermain qui avance. Il a aussi des réalités concrètes. Il y a pas moins de 1 500 personnes de la défense sur le camp des loges. C’est peut-être un site qui a vocation à recevoir encore plus de monde. Il y a aussi les habitants du Bel Air qui sont extrêmement concernés. Il faut voir ce que cela change pour eux. Je peux comprendre l’émotion suscitée par ce projet notamment après l’abattage des arbres. J’ai reçu le Stif et les associations et j’ai demandé qu’une autre réunion soit organisée pour que l’ensemble des associations locales qui ont quelque chose à dire puisse le faire. Cela ne veut pas dire qu’elles n’ont pas pu le faire avant, mais j’ai quand même ressenti un besoin d’exprimer des choses à un Stif (Syndicat des transports d’île-de-france) qui n’était pas forcément à l’écoute ou au courant de ce qu’on avait envie de lui dire sur des questions aussi différentes que les flux qui sont attendus, la qualité du matériel roulant, pourquoi ce matériel plutôt qu’un autre, quel bruit, le reboisement, quelles parcelles… Je ne peux pas répondre aux questions sur le matériel roulant, mais je peux, en lien avec le Stif, L’ONF et les associations nous pencher sur les secteurs qui doivent être reboisés en priorité dans la forêt de Saint-germain qui est une forêt en très grande souffrance. »