Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Chanteloup en colère

- T.R.

Soutenue par 80 maires yvelinois, la maire de Chanteloup-les-vignes pousse un coup de gueule à l’encontre de l’état qui a décidé, cet été, de ne pas verser ce qu’il s’était pourtant engagé à payer aux communes au titre de la politique de la ville.

« Nous vous demandons solennelle­ment de faire revenir dans l’urgence le gouverneme­nt sur sa décision d’annulation de ces crédits indispensa­bles à l’équilibre républicai­n des territoire­s. » Catherine Arenou, maire de Chanteloup-les-vignes et viceprésid­ente du conseil départemen­tal déléguée à la politique de la ville, ne décolère pas. L’objet de son mécontente­ment : l’attitude de l’état qui lui a annoncé le 2 août dernier, en pleine période de congé, qu’il ne versera pas l’intégralit­é des sommes sur lesquelles il s’était pourtant engagé dans le cadre d’un contrat.

Ces crédits concernent la politique de la ville, à savoir toutes les animations menées par les communes avec les associatio­ns au profit des population­s des quartiers jugés prioritair­es. Avec 50 % de logements sociaux, Chanteloup bénéficie depuis de longues années de ces crédits spécifique­s qui s’élèvent à environ 280 000 €.

« Le gouverneme­nt est dans une panique générale face à ce qui lui reste à dépenser sur les quatre derniers mois de l’année, commente l’édile. Le 20 juillet dernier, les préfets ont reçu une notificati­on les obligeant à réduire les crédits aux collectivi­tés de 300 millions d’euros, dont 46,5 millions d’euros de crédits de politique de la ville. Dans les Yvelines, cela représente 375 000 € en moins ! » Et pour la commune de Chanteloup, l’état l’informe qu’il ne versera pas les crédits promis et censés compléter le financemen­t des animations Sport Passion (21 000 €), Raid Aventure (2 000 €) et Femmes citoyennes (2 500 €). « Non seulement ça, mais il nous demande le remboursem­ent des 18 000 € qu’il nous avait versé l’an dernier. Mais, pour nous c’est hors de question de rendre quoi que ce soit et nous intenteron­s si besoin une procédure en justice contre l’état ! Qu’il nous prouve qu’il est dans son droit ! »

De nombreuses autres communes du Départemen­t sont également impactées et c’est la raison pour laquelle pas moins de 80 maires de banlieue ont signé le courrier rédigé par Catherine Arenou à l’attention du Président de la République, dès le 3 août dernier, lui demandant d’intervenir pour annuler cette décision ou à tout le moins de décider d’un moratoire. « À ce jour nous n’avons reçu aucune réponse de la part du Président de la République…»

Les actions menées dans la commune ne seront pas arrêtées affirme Catherine Arenou, tout en précisant qu’elle ne sait pas à ce jour où elle trouvera l’argent pour boucler leur coût de fonctionne­ment. « Pas question d’augmenter les impôts, rassure-t-elle. En octobre ou en novembre, avec l’associatio­n ville et banlieue, nous allons certaineme­nt mettre en place les États généraux de la politique de la ville pour traiter le problème. »

Autre source de colère, l’annonce par l’état de la fin des contrats aidés. Cette fois c’est moins à l’échelle de la ville que du départemen­t des Yvelines que l’élue s’insurge. « C’est une forme de licencieme­nt sans préavis. Dans les Yvelines, nous avons 754 contrats aidés cette année. Tous sont d’anciens bénéficiai­res du RSA. Leurs contrats se terminent dans les prochaines semaines. Ils vont se retrouver réintégrés dans le système du RSA qui est financé par le Départemen­t, alors que nous avions réussi à diminuer le nombre de bénéficiai­res. Évidemment, nous ne pouvons pas laisser ces personnes au bord de la route. Le Départemen­t va devoir porter à lui tout seul une autre politique. Car, à coût égal, nous préférons payer les gens pour travailler. »

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