Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Ecoeuré, Karl Olive lâche Les Républicai­ns

- T.R.

À l’occasion du lancement de la nouvelle associatio­n nationale Génération terrain, cofondée avec le maire de Saint-germain-enlaye, l’édile de Poissy, Karl Olive, a annoncé qu’il avait renoncé à renouveler son adhésion au parti Les Républicai­ns.

« Nous ne croyons plus aux partis… » Karl Olive, maire de Poissy, n’est plus dans le parti Les Républicai­ns. C’est officiel, il l’a annoncé, à l’occasion du lancement de Génération terrain, la nouvelle associatio­n nationale composée d’élus de tous bords politiques qu’il a cofondée avec Arnaud Péricard, le maire de Saint-germain-en-laye (lire page 18).

« Une sacrée connerie »

« Au-delà des clivages, nous voulons être un réceptacle de bonnes pratiques, un laboratoir­e de bonnes idées. Le but est d’apporter une vérité de terrain et une démocratie de proximité et ne pas se faire imposer quoi que ce soit du sommet. » Par sommet, il vise notamment le siège national du parti Les Républicai­ns, rue de Vaugirard, à Paris qui, selon lui, a exercé une pression insupporta­ble sur des adhérents du parti, dont lui-même, notamment dans le soutien à apporter au candidat François Fillon lors de la présidenti­elle. En mars dernier, on se souvient que Karl Olive avait officielle­ment appelé le conseil national des Républicai­ns à se réunir pour désigner un autre candidat que François Fillon, avant de se faire taper sur les doigts par le parti et de rentrer dans le rang, sans enthousias­me aucun.

« Ce qui s’est passé à la présidenti­elle et aux législativ­es, on aurait pu l’écrire dès le 2 janvier. Depuis 2009, à Poissy, si l’on a remporté successive­ment toutes les élections (législativ­es de 2009, de 2012, municipale­s de 2014, départemen­tales de 2015, régionales de 2016), c’est parce que nous étions rassemblés. La primaire de la droite et du centre a été une sacrée connerie. »

Selon l’édile de Poissy, la division règne au sein même de LR, avec un socle qui lorgne de plus en plus du côté de l’extrême droite. « Cela n’arrange pas ceux qui, comme moi, sont de la droite modérée… En politique, on peut parfaiteme­nt avoir différente­s sensibilit­és qui travaillen­t ensemble. Dans le conseil municipal de Poissy, j’ai des élus LR, UDI, Modem, du Nouveau centre… et cela se passe bien. »

Dans la course à la présidence du parti, Karl Olive précise qu’il ne sera pas en mesure de voter puisqu’il n’a pas renouvelé son adhésion au parti. Toutefois, s’il devait opter pour un candidat, son choix serait clair et précis : « Laurent Wauquiez, ce n’est pas ma tasse de thé. Si j’étais amené à voter, je voterais Maël de Calan qui a la fibre juppéiste. Dans tous les cas, il faut que le parti se remette en ordre de bataille s’il souhaite peser à nouveau dans le pays. »

Au niveau départemen­tal, la démission de David Douillet à la tête du parti, après sa défaite aux dernières législativ­es, a sans doute été vécue comme un coup dur pour le maire de Poissy. Les deux hommes sont très proches. Alors qui pour prendre la relève ? « Nous n’avons pas eu une seule réunion depuis les résultats de la présidenti­elle ! »

Karl Olive dit être « en pause ». Il n’incarnera donc pas la relève du parti dans les Yvelines. Ni lui, ni Arnaud Péricard qui a également décidé de quitter le navire. Selon eux, le « nouveau visage » des Républicai­ns des Yvelines dépendra des décisions prochaines de Pierre Bédier, président du Départemen­t, de Valérie Pécresse, présidente de la Région et de Gérard Larcher, réélu sénateur. En termes de sang neuf, on repassera.

« Laurent Wauquiez, ce n’est pas ma tasse de thé »

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 ??  ?? Karl Olive a décidé de ne pas reconduire son adhésion au parti Les Républicai­ns, écoeuré par les échecs électoraux successifs, un fonctionne­ment pyramidal archaïque qui n’entend pas les élus de proximité et une tendance à flirter avec l’extrême droite.
Karl Olive a décidé de ne pas reconduire son adhésion au parti Les Républicai­ns, écoeuré par les échecs électoraux successifs, un fonctionne­ment pyramidal archaïque qui n’entend pas les élus de proximité et une tendance à flirter avec l’extrême droite.

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