Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Voirie : le maire veut changer la loi
« Depuis le 1er janvier 2017, c’est la pagaille et c’est catastrophique pour les administrés ! » Le maire de Poissy résume en ces termes la problématique de l’entretien de la voirie dans sa commune tout comme dans toutes les autres, appartenant à la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise.
Depuis le début de l’année, la compétence est exclusivement communautaire. En 2016, un système de conventions de gestion provisoire permettait à chaque commune qui le souhaitait de garder la main sur l’entretien de sa voirie. Sauf que ces conventions ont été tolérées par la préfecture uniquement pour l’année 2016 et n’ont pas pu, légalement, être reconduites en 2017.
Peser au niveau du gouvernement
Résultat : les plaintes d’habitants sur le mauvais état des rues affluent en mairie. « Dans les communes, constate Karl Olive, les élus tiennent à ce que leur voirie soit propre et régulièrement entretenue. Or, avec le nouveau système, ça ne fonctionne pas car c’est moins réactif. »
Dès lors, l’édile a pris l’initiative d’écrire à Gérard Larcher sur le sujet pour qu’il puisse peser au niveau du gouvernement et du parlement afin que la loi soit changée pour permettre aux communes de retrouver des compétences nécessaires pour le bon déroulement de la vie quotidienne locale.
« Depuis le début de l’année 2017, date de transfert plein et entier de la compétence voirie à la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise, je suis régulièrement alerté, chose nouvelle à Poissy, par les habitants de ma ville sur la propreté de nos rues ou l’entretien des chaussées, écrit Karl Olive dans le courrier au sénateur des Yvelines nouvellement réélu. Les exemples sont quotidiens : élagage non fait ou mal fait, travaux de voirie non annoncés, déplacements d’arrêts de bus sans concertation, nettoyage bâclé de la chaussée, nids de poule non rebouchés, etc. Autant de sujets pour lesquels je ne dispose plus des moyens d’intervention qui me permettaient auparavant de régler ces problèmes, parfois même dans la journée. »
Le maire demande un changement de la loi Nôtre sur l’organisation territoriale du pays. Il propose notamment que soit revu le mille-feuille territorial qui comprend aujourd’hui, en Île-de-france, pas moins de cinq échelons de collectivités ou encore que les communes retrouvent une certaine liberté et des compétences « pour tous les sujets du quotidien ». « La voirie et la propreté font partie de cette liste, leur transfert n’a généré aucune économie d’échelle. Il n’amène qu’une complexité accrue de gestion pour les services municipaux et ceux de la communauté urbaine et un agacement bien compréhensible des habitants de nos communes. »
Interrogé sur le sujet, Philippe Tautou, président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise, déclare avoir contacté de son côté le sénateur Gérard Larcher non pas pour un changement de la loi, mais pour obtenir davantage de flexibilité. Il souhaite que les grands projets de voirie restent dans le giron de la communauté urbaine et que les communes puissent réaliser elles-mêmes, par le biais de conventions, les travaux d’entretien.