Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Dans les communes rurales, l’exemple de Crespières

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Pour de nombreuses communes rurales du départemen­t qui n’ont pour ressources que les recettes fiscales, il faut trouver d’autres solutions sans s’endetter. À Crespières, la commune se transforme…

Quand il sort de sa mairie, le maire Adriano Ballarin, élu depuis 2008, ne cesse de serrer les mains de ses administré­s. Dans cette commune rurale de 1 700 âmes, tout le monde se connaît ou presque.

Investisse­ments : 9 M€

Derrière les sourires, la commune de Crespières est confrontée à une baisse des dotations qui fait froid dans le dos : - 80 % en sept ans. « Je suis passé de 248 000 € en 2010 à 70 000 € aujourd’hui », rappelle le maire, qui ne se morfond pas, bien au contraire. Cette chute brutale des aides, Adriano Ballarin l’avait anticipé en 2011. Alors, pour s’en sortir et ne pas accabler ses habitants par des hausses d’impôts, qui constituen­t ses principale­s recettes, il a choisi d’investir tous azimuts : sur 13 M€ de recettes de fonctionne­ment, il en réinvestit 9 M€.

La place de la mairie inaugurée en grande pompe, le 2 septembre dernier, marque le renouveau de ce petit village situé sur la plaine de Versailles et rattaché à la communauté de communes Gally-mauldre. D’une surface de 160 m2 la nouvelle place du village est habillée de bancs et d’une jolie fontaine réclamée par les habitants et payée à l’aide d’une souscripti­on villageois­e installée dans la boulangeri­e (12 000 € récupérés). « Il est à noter que Crespières a également beaucoup d’amis en dehors du village car nous avons reçu des dons de partout. Des personnes qui ont séjourné ici et qui ont quitté la France habitent maintenant aux États-unis, aux Pays-bas, en Allemagne, mais elles ont gardé le village dans leur coeur », ajoute-t-il.

L’arrivée de Coccimarke­t

« C’est plus qu’une place de village, c’est le coeur de ville où les habitants se rassemblen­t, viennent faire leur course. C’est la raison pour laquelle nous avons fait venir dans des locaux neufs un magasin Coccimarke­t dont l’amplitude horaire est géniale. Il propose également des produits de qualité. » Audessus deux logements de 108 et de 78 m2 qui appartienn­ent tout comme la supérette à la commune et qui génèrent des recettes de l’ordre de 43 000 € annuelles. Avec les quelque 39 nouveaux pavillons qui sont en train d’être construits sur la commune, les recettes fiscales vont augmenter d’ici un à deux ans. « J’ai fait le choix de supprimer un poste de policier municipal. Les économies engendrées (46 000 € en année pleine) m’ont permis de réduire les dépenses. J’ai de très bons contacts avec la gendarmeri­e avec qui je travaille régulièrem­ent. »

En trois ans, le maire dit avoir fait baisser sa taxe d’habitation de 10,5 % et sa taxe foncière de 4 %. « J’ai une très bonne équipe administra­tive », sourit celui qui voit arriver de nouveaux habitants, des Parisiens en recherche d’espace et d’une qualité de vie exemplaire. « L’immobilier est cher ici, ce n’est pas de mon fait. J’aimerais plus de mixité ici. Nous avons les anciens mais de plus en plus de familles veulent s’installer ici. Ce n’est pas si simple. »

L’autre écrin dont est si fier le maire de la commune est son école high-tech avec accueil loisirs datant de six ans et qui rassemble 167 enfants. 160 déjeunent

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