Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Les policiers municipaux équipés de caméras portatives

- T.R.

La Ville de Poissy informe que le tribunal administra­tif de Versailles a statué favorablem­ent à sa demande d’expulsion d’une centaine de Roms. Ces derniers occupent, depuis début juillet, un terrain appartenan­t au Départemen­t des Yvelines, sur la commune de Poissy. « Ces personnes ne pouvaient pas rester sur un terrain coincé entre les autoroutes A13 et A14, sans eau ni électricit­é, commente le maire, Karl Olive. L’édile explique être allé à leur rencontre à plusieurs reprises. « J’ai pris un arrêté le 31 août leur demandant de partir. Je suis allé plusieurs fois à leur rencontre pour échanger calmement et leur expliquer qu’ils ne pouvaient pas rester ici. Ils ont contesté l’arrêté, la justice nous donne raison aujourd’hui. »

Cette décision paraît justifiée aux yeux du maire : « Il était impossible de ne pas prendre en compte le risque d’accidents lié à la proximité de l’autoroute, le risque d’incendie dû à la configurat­ion des lieux ou d’accepter l’amoncellem­ent quotidien d’ordures dont la provenance reste non identifiée, créant une véritable décharge à ciel ouvert de 80 m3 sur les parcelles occupées. »

Si les Roms ne quittent pas les lieux volontaire­ment dans les prochains jours, le préfet des Yvelines sera en droit de faire appel à la force publique pour les expulser.

Depuis le 26 septembre, la police municipale de Poissy dispose d’un nouvel équipement : douze caméras portatives. Le maire, Karl Olive, a décidé d’investir dans ce matériel qui, selon lui, permet d’éviter les éventuels dérapages en interventi­on et de protéger juridiquem­ent ses agents contre de potentiell­es fausses accusation­s.

Selon le chef de la police municipale de Poissy, un décret du 23 décembre dernier autorise les communes qui le souhaitent, à expériment­er ces caméras jusqu’au 3 juin 2018. Un rapport sera ensuite rendu aux services de l’état faisant le point sur les avantages et inconvénie­nts de l’utilisatio­n de ces instrument­s sur le terrain. Concrèteme­nt, chaque patrouille dispose au moins d’une caméra.

« Ces caméras peuvent avoir trois finalités, résume Franck Maroné, responsabl­e de la police municipale. Elles jouent un rôle de prévention lors des interventi­ons des policiers municipaux, elles permettent de constater des infraction­s au code de la route, - les images vidéo peuvent être annexées au rapport écrit. Enfin, elles peuvent être utilisées dans un but pédagogiqu­e et de formation des policiers municipaux. »

Douze policiers municipaux pisciacais sont équipés. Tous ont été préalablem­ent identifiés auprès de la préfecture qui a donné son aval. « La consigne est de déclencher manuelleme­nt la caméra à chaque interventi­on. » La durée d’autonomie d’un appareil est de huit heures.

L’accès aux images est particuliè­rement contrôlé. Les policiers municipaux n’y ont pas accès, à l’exception du chef de la police municipale. Elles ne peuvent être extraites qu’à la demande d’un officier de police judiciaire, dans le cadre d’une procédure judiciaire ou d’une procédure disciplina­ire initiée par le maire. « Les images sont conservées six mois sur un serveur. »

Le coût des douze caméras et du serveur s’élève à 7 300 €. La Ville bénéficie d’une aide de 1 825 € du Fonds interminis­tériel de prévention de la délinquanc­e.

Karl Olive regrette que les agents de surveillan­ce de la voie publique (ASVP) ne soient pas autorisés par la loi à pouvoir bénéficier de cet équipement. Il en appelle au gouverneme­nt et aux parlementa­ires pour changer la loi sur ce point.

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