Le Courrier des Yvelines (Poissy)

La vente du parc municipal ne fait toujours pas l’unanimité

- Fabien Dézé Fabien Dézé

Si elles ne peuvent pas être pratiquées à Conflans pour des raisons de sécurité notamment, les activités nautiques intéressen­t la municipali­té. Une quinzaine de Conflanais est d’ailleurs inscrite aux Sports nautiques de La Frette (SNF), qui a fusionné avec le Centre yachting conflanais (CYC) en 2010. « Ce partenaria­t ne nous coûte rien puisqu’on ne verse aucune subvention au club, explique Bruno Lakehal, adjoint au maire délégué aux sports. Mais comme on est intéressé par les activités de SNF, on voulait leur montrer qu’on était derrière eux. » Pour la première fois, début septembre, le club nautique, qui compte une centaine de licenciés au total, a pu participer au Forum des associatio­ns, à Conflans.

Dimanche, c’est un nouveau coup de pouce que la Ville a voulu apporter au club en lui offrant Vent d’ouest, un petit Open Bic d’une valeur de 2 300 € qui sera utilisé par les enfants. En échange, SNF a décidé de baptiser un de ses voiliers au nom de la ville de Conflans-saintehono­rine. « C’est un voilier dessiné dans les années 70 par l’architecte André Cornu et qui a été remis au goût du jour par les bénévoles du club, précise François Perche, le président du club de voile. Il est long de 5,80 m et la hauteur du mât est d’environ 8 m. Ce bateau va servir pour l’école de voile et pour les régates. »

En attendant de savoir si Conflans-sainte-honorine gagnera des régates, le maire Laurent Brosse se réjouit du renforceme­nt du partenaria­t. « Conflans est une ville de bateliers. Avec ce bateau au nom de la ville, on sera mieux intégré, plus visible », conclut-il.

Lors du conseil municipal du 21 septembre, une délibérati­on a fait beaucoup de bruit : celle concernant la vente du parc municipal de Triel. Le maire, Joël Mancel, a en effet décidé de vendre le parc de 14 105 m2, situé dans la rue Paul-doumer, à un promoteur, la société Pichet, pour 4 millions d’euros.

« Vendre ce parc, c’est un objectif de campagne, rappelle l’édile. Il était surtout utilisé par les joueurs de tennis, pas par les promeneurs (les quatre courts de tennis ont été délocalisé­s à côté du Cosec en 2015, NDLR). Le vrai poumon vert de Triel, c’est le parc Senet. » Au final, vingt-deux voix ont voté pour la délibérati­on, huit contre et une abstention. « C’était le résultat attendu, reprend Joël Mancel. Ceux qui n’étaient pas d’accord ont eu la parole. Je m’attendais à pire. »

« Un bijou en centre-ville »

Parmi les contestata­ires : Philippe Paillet et les membres de son équipe Réagir pour Triel, mais, aussi, une quarantain­e de Triellois venus assister au conseil municipal pour exprimer leur mécontente­ment. « La vraie motivation du maire, c’est de renflouer la trésorerie de la commune, peste Philippe Paillet. Quitte à brader ce parc puisqu’au prix du m2 constructi­ble, il est vendu moins cher qu’aux Mureaux. C’est un bijou en centre-ville, on peut y faire plein d’activités. Nous avons proposé plein de choses : le rendre aux Triellois, y créer un pôle médical, un parcours de santé… Mais le maire n’écoute pas les Triellois. Sans les différents recours, ce parc aurait déjà été vendu depuis longtemps. Nous n’allons pas nous arrêter là. » L’élu d’opposition a déjà prévu d’attaquer la délibérati­on, les conditions de vente, la promesse de vente et le permis de construire. « Nous avons perdu une bataille mais pas la guerre », confie-t-il. Ce dernier a même suggéré au maire d’organiser un référendum sur la question.

« Il n’y en aura pas, assure le maire. Si nous organision­s un référendum, seuls les gens qui sont contre le projet iraient voter. »

160 logements d’ici 2020

Dans le parc, 160 nouveaux logements devraient voir le jour d’ici 2020 dont 30 % à vocation sociale. « Le permis de construire devrait être déposé d’ici la fin de l’année, précise Joël Mancel. Ensuite il faut compter environ 18 mois de travaux. On s’attend à des recours… »

« Il y a déjà 70 logements prévus sur le terrain d’à côté, à ce rythme Triel va devenir Poissy, se désole Philippe Paillet. D’autant plus que rien n’a été prévu au niveau des infrastruc­tures comme les écoles, par exemple. J’ai peur du bétonnage. Aucune étude d’impact n’a été faite. Quand on circule sur la rue Paul-doumer le matin, on se croirait à Paris… » Les prochaines séances du conseil municipal devraient encore être agitées.

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