Le Courrier des Yvelines (Poissy)
«Capitaine Superslip»
Le titre et l’une des affiches, assortie de l’accroche « Ça va péter », peuvent faire craindre le pire : l’un de ces films qui fait hurler de rire les enfants et lever un sourcil ou deux à toute personne âgée de plus de huit ans. Mais non. Car si « Capitaine Superslip » est bien un divertissement familial, il pourra plaire à tout le monde, et notamment les nostalgiques de ces cartoons au rythme effréné, qui balançaient gag sur gag à une vitesse folle et multipliaient les rires de la même façon. Inspiré des oeuvres de Dav Pilkey, le long métrage tombe bien évidemment à pic au milieu de cette nuée de super-héros qui débarque chaque année sur les écrans, petits et grands, et la scène d’ouverture donne le ton : montée comme un assemblage de dessins à la main, elle préfigure en effet l’inventivité de la suite qui, bien que majoritairement en images de synthèse, s’offre quelques incartades du côté d’autres styles d’animation. On y comprend également que si l’humour sera de la partie, le film compte bien reprendre les codes du genre sans s’en moquer pour autant. Et c’est ainsi que nous suivons les aventures de Georges Glousse et Harry Golade, deux élèves de CM1 moins décidés à apprendre qu’à faire des bêtises, au grand dam de leur proviseur, le peu joyeux et bien nommé Monsieur Chonchon, qu’ils parviennent à hypnotiser grâce à une bague magique, pour le transformer en… Capitaine Superslip, le héros de leurs propres bandes-dessinées. Mais un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, et l’arrivée d’un super-méchant va vite le leur faire comprendre. Qu’on soit clients de super-héros ou non, il n’est pas difficile de se laisser happer par ce film dont l’humour parfois régressif (essayez de ne pas rire face à un concert de coussins péteurs) fait bien souvent mouche, alors que le côté épique n’est pas en reste pour autant, malgré une baisse de rythme à mi-parcours. Loin du photoréalisme, « Capitaine Superslip » joue dans la catégorie « cartoon », avec un style qui rappelle aussi bien les comic strips des journaux américains qu’une série comme « South Park ». Avec un langage moins fleuri et la garantie que toute la famille y trouve son compte.