Le Courrier des Yvelines (Poissy)
QUESTIONS DE CHIRURGIE
Les docteurs Nathalie Bricout et Mihai Gorj sont spécialisés dans la chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice après un cancer du sein, à la clinique de Saint-germain-en-laye.
1. La chirurgie reconstructrice est-elle systématique après un cancer ? Dr Bricout : La plupart des femmes qui se sont fait enlever un sein se tournent vers la chirurgie reconstructrice. Il y a 30 ans, on le proposait peu. Aujourd’hui on le propose systématiquement et cela fait partie intégrante du traitement. 2. Comment se déroule-t-elle ? On reconstruit d’abord le volume manquant en s’assurant de la symétrie avec l’autre sein. Six mois après, le temps que la forme se stabilise, on effectue des retouches. Dr Gorj : On suit ensuite régulièrement la patiente. La reconstruction dépend des traitements qu’a imposés le cancer. Il faut être dans le perfectionnement. 3. Quels sont les bienfaits de la chirurgie reconstructrice ? Dr Bricout : Elle est comme une cicatrice morale après des traitements lourds. La mammectomie (le sein est retiré, N.D.L.R.) et la cicatrice physique qu’elle laisse est un rappel de la maladie. La reconstruction permet de revivre, de s’habiller normalement… 4. Quels progrès ont été réalisés ces dernières années ? Dr Bricout : On a raffiné les moyens et techniques utilisés. On sait maintenant associer certaines techniques ensemble. 5. Les résultats sont-ils satisfaisants ? La chirurgie permet des résultats de plus en plus esthétiques. Il y a également une prise en charge psychologique. La reconstruction permet de mieux vivre après la maladie, mais pas d’oublier. On peut être très content du résultat et la patiente non, si elle n’a pas accepté le cancer. Dr Gorj : La poitrine touche à la féminité, à la sexualité et la patiente doit comprendre que l’on ne recrée pas un sein identique à celui qu’elle avait avant. 6. Après les récents scandales des prothèses, les patientes sont-elles plus réticentes ? Dr Bricout : Il faut rassurer les patientes, leur donner plus d’informations car elles sont moins sereines. C’est à nous d’apporter une réponse professionnelle. Mais les autorités sanitaires ont renforcé les contrôles.