Le Courrier des Yvelines (Poissy)

La députée Yaël Braun-pivet passe à l’épreuve du feu

- David Goudey

Elle a mis fin au plus long règne encore en cours dans le départemen­t sur les bancs de l’assemblée nationale en succédant à Jacques Myard dans le fauteuil de député de la 5e circonscri­ption (Sartrouvil­le, Maisons-laffitte, Montesson, Le Vésinet, Le Mesnil-le-roi).

Elle a aussi hérité de la présidence de la plus prestigieu­se commission parlementa­ire, à savoir celle des lois, et a été rapporteur de la loi, dite confiance, sur la moralisati­on de la vie publique et plus récemment très impliquée dans l’élaboratio­n de la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme. Elle est enfin l’un des élus les plus actifs rue de l’université en termes de présence, d’interventi­ons ou de dépôt d’amendement­s.

Yaël Braun-pivet, députée de la 5e circonscri­ption des Yvelines, était à Maisons-laffitte, le jeudi 5 octobre, pour faire le point sur ses cent premiers jours à l’assemblée nationale. « La marcheuse » a aussi dû faire face à certaines questions épineuses. Des tensions à l’évocation de l’hippodrome de Maisons-laffitte « Nous avons choisi l’efficacité »

Autant dire que la réunion publique organisée le jeudi 5 octobre à la salle Montesquie­u de Maisons-laffitte était attendue par ses partisans. « Très heureuse de revoir des visages amis ou croisés pendant la campagne », Yaël Braunpivet était en premier lieu là pour faire le bilan de ses cent premiers jours « chronophag­es » au Palais Bourbon et défendre, « avec pédagogie », l’action du gouverneme­nt. « Nous avons choisi l’efficacité tout en respectant les promesses de campagne du président », a-t-elle résumé.

Face à une assistance d’environ 150 personnes, les échanges n’ont pas pour autant été convenus. Rien à voir avec les plébiscite­s béats que l’on peut observer parfois dans les traditionn­els meetings politiques. La députée, sinon malmenée, a été confrontée à quelques questions embarrassa­ntes. « On devait être associé à la réflexion mais on n’a pas l’impression d’être vraiment écouté en haut », a ainsi lancé celui-ci. « Que pensezvous du super vaccin défendu par le gouverneme­nt ? Ce n’était pas dans le programme, ça ! », a interpellé un autre.

La tension est montée d’un cran à l’évocation de la future loi de taxation des grandes fortunes. La propriété d’un cheval pourrait être retenue comme signe ostentatoi­re de richesse. « Je voterai le dispositif les yeux fermés », a répondu sèchement la députée. À Maisons-laffitte, où l’avenir de l’hippodrome et de la filière hippique s’écrit toujours en pointillé, le sujet est sensible. La réponse de la parlementa­ire n’a pas manqué de faire réagir.

« Moi, je suis un ancien entraîneur. Je réfléchiss­ais à devenir propriétai­re, pour continuer à faire fonctionne­r la filière, créer de l’emploi. Mais là je vous le dis, si ça passe en l’état, je n’irai pas. » « Je suis prêt à vous écouter, à vous entendre et à être convaincue, a répondu la parlementa­ire. Je ferai alors le nécessaire. »

« Ma pensée profonde, c’est qu’il faut une solution plus globale, nous a confié Yaël Braunpivet, qui souhaite intégrer le Groupe cheval à l’assemblée. J’ai déjà rencontré des acteurs de la filière. Il y a d’autres projets, comme celui d’installer un pôle d’innovation à l’hippodrome. C’est une bonne idée. Après, je ne peux jouer qu’un rôle de facilitate­ur. »

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