Le Courrier des Yvelines (Poissy)
La députée Yaël Braun-pivet passe à l’épreuve du feu
Elle a mis fin au plus long règne encore en cours dans le département sur les bancs de l’assemblée nationale en succédant à Jacques Myard dans le fauteuil de député de la 5e circonscription (Sartrouville, Maisons-laffitte, Montesson, Le Vésinet, Le Mesnil-le-roi).
Elle a aussi hérité de la présidence de la plus prestigieuse commission parlementaire, à savoir celle des lois, et a été rapporteur de la loi, dite confiance, sur la moralisation de la vie publique et plus récemment très impliquée dans l’élaboration de la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme. Elle est enfin l’un des élus les plus actifs rue de l’université en termes de présence, d’interventions ou de dépôt d’amendements.
Yaël Braun-pivet, députée de la 5e circonscription des Yvelines, était à Maisons-laffitte, le jeudi 5 octobre, pour faire le point sur ses cent premiers jours à l’assemblée nationale. « La marcheuse » a aussi dû faire face à certaines questions épineuses. Des tensions à l’évocation de l’hippodrome de Maisons-laffitte « Nous avons choisi l’efficacité »
Autant dire que la réunion publique organisée le jeudi 5 octobre à la salle Montesquieu de Maisons-laffitte était attendue par ses partisans. « Très heureuse de revoir des visages amis ou croisés pendant la campagne », Yaël Braunpivet était en premier lieu là pour faire le bilan de ses cent premiers jours « chronophages » au Palais Bourbon et défendre, « avec pédagogie », l’action du gouvernement. « Nous avons choisi l’efficacité tout en respectant les promesses de campagne du président », a-t-elle résumé.
Face à une assistance d’environ 150 personnes, les échanges n’ont pas pour autant été convenus. Rien à voir avec les plébiscites béats que l’on peut observer parfois dans les traditionnels meetings politiques. La députée, sinon malmenée, a été confrontée à quelques questions embarrassantes. « On devait être associé à la réflexion mais on n’a pas l’impression d’être vraiment écouté en haut », a ainsi lancé celui-ci. « Que pensezvous du super vaccin défendu par le gouvernement ? Ce n’était pas dans le programme, ça ! », a interpellé un autre.
La tension est montée d’un cran à l’évocation de la future loi de taxation des grandes fortunes. La propriété d’un cheval pourrait être retenue comme signe ostentatoire de richesse. « Je voterai le dispositif les yeux fermés », a répondu sèchement la députée. À Maisons-laffitte, où l’avenir de l’hippodrome et de la filière hippique s’écrit toujours en pointillé, le sujet est sensible. La réponse de la parlementaire n’a pas manqué de faire réagir.
« Moi, je suis un ancien entraîneur. Je réfléchissais à devenir propriétaire, pour continuer à faire fonctionner la filière, créer de l’emploi. Mais là je vous le dis, si ça passe en l’état, je n’irai pas. » « Je suis prêt à vous écouter, à vous entendre et à être convaincue, a répondu la parlementaire. Je ferai alors le nécessaire. »
« Ma pensée profonde, c’est qu’il faut une solution plus globale, nous a confié Yaël Braunpivet, qui souhaite intégrer le Groupe cheval à l’assemblée. J’ai déjà rencontré des acteurs de la filière. Il y a d’autres projets, comme celui d’installer un pôle d’innovation à l’hippodrome. C’est une bonne idée. Après, je ne peux jouer qu’un rôle de facilitateur. »