Le Courrier des Yvelines (Poissy)
« Tout ça est un tissu de mensonges »
Quelle est votre réaction après cette fermeture ?
Saïd Djelleb (président de l’association culturelle des musulmans de Sartrouville) : Si je comprends bien, la salle des Indes serait un foyer salafiste depuis le début des années 2000. On nous prête cette image depuis longtemps mais tout ça est un fantasme. Si cela était le cas, j’aimerais comprendre pourquoi elle n’a pas été fermée avant et pourquoi l’imam mauritanien, qui y prêche depuis près de vingt ans et dont le titre de séjour a été régulièrement prolongé, n’a pas été expulsé plus tôt du pays. Ou alors, ça signifie qu’il y a eu un vrai raté des renseignements et de l’état depuis toutes ces années et ça serait très grave. Que répondez-vous aux accusations portez contre vous ?
Je tombe des nues. Parle-t-on de la même personne ? Tout ça est un tissu de mensonges. J’aimerais d’ailleurs comprendre pourquoi je ne suis pas déjà en garde à vue. J’ai fait des bêtises plus jeune et j’ai été condamné pour des délits de droit commun mais me comparer à un dangereux barbu salafiste. Tout ça est trop beau pour être vrai. Avec l’association, on va à la mer, et les filles se baignent en bikini. J’emmène aussi ma propre fille à la piscine et mes enfants vont à l’école publique. C’est ça terroriser Sartrouville, imposer la charia, le hijab aux femmes et favoriser la déscolarisation des enfants ! Allez-vous contester l’arrêté devant un tribunal ?
Très certainement. Mais j’étudie aussi avec mon avocat la possibilité d’attaquer le préfet en diffamation. Il a porté atteinte à mon honneur et à ma famille. Même quand on est préfet, il faut savoir mesurer ses propos. Devant un tribunal, il devra s’expliquer et apporter des preuves.