Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Ils sont tous unanimes
Leurs choix politiques et leurs candidats ne sont pas les mêmes, mais désormais rien d’autre ne compte que l’union qui fait la force : revendiquant l’écoute et la concertation, les présidents des 7 départements d’ile-de-france refusent de se voir imposer « une vision de technocrates » et un territoire au sujet duquel ils n’ont pas été consultés afin d’en déterminer les contours. Prenant les devants face à des rumeurs et des scénarios qui ne les séduisent pas, ils refusent que l’ile-de-france d’aujourd’hui compte demain « des habitants de première et de seconde zones. » Pour lutter contre les grandes capitales européennes, les présidents LR, PS et PCF veulent que les frontières de la future métropole soient celles de l’ile-de-france d’aujourd’hui. Peut-être un peu plus s’il fallait aller jusqu’au Havre, mais surtout pas moins.
Bras de fer annoncé
C’est une grande première que de mettre d’accord les sept départements franciliens, des Yvelines à la Seine-et-marne en passant par l’essonne, le Val-d’oise, les Hauts-de-seine, la Seine-saint-denis et le Valde-marne. S’ils se serrent les coudes, c’est que le feu est annoncé depuis l’elysée même. Ou, plutôt un risque d’incendie. Pour autant, de Pierre Bédier (LR, 78) à Christian Favier (PCF, 94) et leurs cinq autres collègues, l’idée qui serait de les imaginer s’accrocher à la défense des départements n’est pas celle-ci : leurs craintes sont celles d’une métropole qui s’éloignerait de ses habitants. Autant ils partagent « le souhait de lisibilité et de simplification » exprimé par le président de la République portant « un projet ambitieux de développement de la première métropole française » pour aboutir « à une organisation institutionnelle stabilisée et efficace », autant ils refusent une métropole qui prendrait la petite couronne et irait piocher ça et là, à Roissy ou Saclay, les territoires innovants ou économiquement indispensables, délaissant tous les autres. « Le véritable enjeu de la future métropole parisienne réside dans l’attractivité d’une villemonde », expliquent les élus qui ont défendu le projet du Grand Paris Express dans cet esprit.
Ces jours-ci, ils devraient être reçus par le préfet de région, comme si l’annonce de leur union bousculait le calendrier. Le bras de fer ne fait que commencer, bien qu’il reste encore à l’élysée quelques jours avant la conférence des territoires pour déminer le terrain.