Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Envoyé à Caen pour ses études alors qu’il habite Montesson
Bastien, qui fréquentait il y a quelques mois encore le lycée Évariste-galois de Sartrouville, a dû attendre fin juillet pour connaître son affectation après l’obtention de son bac. Le décrié système APB l’a envoyé à Caen, qui correspondait à son 7e voeu.
APB : admission post bac. Un système censé permettre aux élèves de terminale d’avoir une affectation en faculté ou dans une école spécialisée. Une intention louable, mais un résultat catastrophique. À ce jour, près de 3 000 élèves bacheliers sont interdits d’études supérieures en France, faute de places. Et quand ils parviennent à en trouver, c’est souvent bien loin de leur domicile.
Nous avons rencontré Bastien, jusque-là élève au lycée Évaristegalois de Sartrouville. À 18 ans, il a dû quitter précipitamment son cocon familial à Montesson pour prendre la direction de la Normandie, à Caen (Calvados) plus précisément. Après une attente interminable.
Souhaitant être kinésithérapeute, deux options s’offraient à lui après le bac : STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) ou PACES (première année commune aux enseignements de santé). Ses premiers voeux ont été à destination d’universités parisiennes, telles Descartes à Paris, Créteil ou Nanterre. Première sélection mi-juin : pris nulle part. Sélection est d’ailleurs un bien grand mot, puisqu’il s’agit d’un tirage au sort. Deuxième sélection mijuillet : toujours rien. C’est fin juillet que le couperet tombe pour ce bachelier avec mention assez bien : ce sera PACES à Caen. « C’était mon septième choix, et je pensais bien que je ne serais pris nulle part. J’aurais préféré trouver une fac en Ile-de-france. »
Pour Bastien, la transition est rude. « À Caen, au début, ça a été un choc, car je ne connaissais personne. Finalement, comme je ne suis pas très bavard, je suis plus concentré sur mon travail. Ce qui me manque le plus, c’est de ne pas pouvoir voir mes amis le week-end, car j’ai trop de boulot pour retourner chez mes parents. »
Des parents qui auraient pu dans l’urgence avoir à trouver un logement entre fin juillet et le 26 août, date de reprise des cours. Mais si Bastien avait placé Caen dans ses voeux, ce n’était pas par hasard. Ses grandsparents maternels résident en effet à Merville-franceville, à une petite demi-heure de la fac.
Bastien veut être kiné « Je m’en sors bien »
« Par rapport à des élèves qui doivent loger dans de petites chambres ou en coloc, je m’en sors bien car je ne suis pas seul et j’ai de la place pour vivre et travailler. Le seul problème, c’est le transport car il y a peu de bus. Mais on s’organise. »
Bastien ne restera pas longtemps à Caen. S’il réussit sa première année de PACES, il sera affecté dans une école de kiné située à Alençon (Orne).