Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Violences urbaines de la Saint-valentin : deux hommes partent en prison

- David Goudey

Deux hommes ont été condamnés à 12 mois de prison pour leur participat­ion aux violences urbaines qui avaient secoué la ville dans la nuit du 14 au 15 février.

En mars 2014, c’est une arrestatio­n dans le quartier qui avait mis le feu aux poudres. Cette fois, c’est dans le contexte de L’affaire Théo (*) que les incidents ont éclaté.

La soirée de la Saint-valentin s’est transformé­e en nuit de la Saint-jean, le 14 février dernier dans le quartier sensible de La Noé à Chanteloup-les-vignes. Deux heures de fureur. Bilan des exactions des émeutiers : trois véhicules de particulie­rs incendiés, quatre autres sérieuseme­nt dégradés, deux autres voitures appartenan­t à la municipali­té visées (dont l’une détruite par les flammes), les vitres de la Maison de l’emploi brisées et enfin la grille d’accès au poste de police défoncée à la voiturebél­ier. La Ville a chiffré les dégâts à 60 000 €.

Entre 2 h 30 et 4 h 30, les forces de l’ordre auront également essuyé des tirs de mortiers, des jets de pierres, de cocktails Molotov et de fumigènes. Une trentaine d’individus, d’après le décompte des policiers, auraient participé à ces violences.

Deux d’entre eux se sont retrouvés dans le box des accusés, le 11 octobre dans le cadre d’une comparutio­n immédiate devant le tribunal correction­nel de Versailles. Ismaël (18 ans) et Faiçal (19 ans) ont nié leur implicatio­n malgré des preuves accablante­s.

L’ADN de l’un a en effet été retrouvé dans un gant en laine aux extrémités noircies abandonné sous le préau de la place du marché. L’empreinte génétique de l’autre a été identifiée sur un prélèvemen­t de sang effectué sur une voiture renversée sur le toit. Ils ont été interpellé­s le 10 octobre. « J’ai eu les mêmes gants, oui, avec lesquels je travaillai­s, a admis Ismaël. Mais ce soir-là, j’étais à Paris pour fêter la Saint-valentin. » « Ce n’est pas mon sang, a soutenu, lui, Faiçal. J’étais chez moi. »

Après avoir entendu le procureur réclamer 6 mois pour les deux prévenus, plus deux autres mois pour Faiçal, qui a refusé de se soumettre au prélèvemen­t de ses empreintes, la défense s’est étonnée qu’aucune analyse de la téléphonie, « par exemple », n’ait été réalisée pour confirmer ou infirmer les alibis des accusés.

60 000 euros de dégâts pour la Ville Des empreintes ADN dans un gant et une trace de sang

Le tribunal présidé par Pascale Humbert-massa a finalement été au-delà, et assez largement, des réquisitio­ns du ministère public. Ce sera finalement un séjour de 12 mois à la prison de Bois-d’arcy. Faiçal a écopé de trois mois supplément­aires pour avoir refusé le prélèvemen­t de ses empreintes.

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La grille d’accès au poste de police, ici au lendemain des violences urbaines de mars 2014, a été à nouveau enfoncée par une voiture-bélier dans la nuit du 14 au 15 février derniers.

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