Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Michel Fourniret renvoyé aux assises

- F. D.

L’ogre des Ardennes devrait être renvoyé devant la cour d’assises des Yvelines pour le meurtre de Farida Hammiche en 1988 près de Clairefont­aine.

Le parquet de Versailles vient de renvoyer un épais dossier à la cour d’appel de Versailles. Il concerne Michel Fourniret, également appelé l’ogre des Ardennes. L’homme pourrait être jugé pour un huitième assassinat par la cour d’assises de Versailles.

Sur fond de magot du Gang des postiches

Il s’agit de celui de Farida Hammiche. L’affaire remonte à 1988. La victime lui avait permis de faire main basse sur un véritable trésor, celui du Gang des postiches, spécialisé dans les attaques à main armée de banques parisienne­s.

Le corps de Farida Hammiche n’a jamais été retrouvé. En mars 1988, elle avait demandé de l’aide à Michel Fourniret. Il s’agissait alors d’exhumer 50 kg d’or cachés dans un cimetière du Val-d’oise.

L’informatio­n lui était parvenue grâce à son mari, Jean-pierre Hellegouar­ch. En détention, il avait appris par un codétenu la présence du magot. Il s’en était ouvert à sa femme. Le magot avait été déterré par Hammiche et Fourniret, puis caché au domicile de celle-ci, à Vitry-sur-seine, dans le Val-de-marne. Fourniret avait récupéré 500 000 francs pour ses services, soit environ 76 000 euros.

L’homme aurait finalement estimé que son « salaire » était insuffisan­t. Il aurait alors entrepris de tuer Hammiche en l’attirant près de Clairefont­aine-en-yvelines. Il y possédait une petite maison donnant dans la rue centrale du village.

C’est avec ce butin que le couple Fourniret a réussi à payer comptant le château de Sautou, dans les Ardennes. Une demeure qui deviendra le fief de leurs crimes jusqu’en 2001.

Monique Olivier, 68 ans, devrait comparaîtr­e aux côtés de Michel Fourniret, 75 ans. Elle serait renvoyée pour complicité d’assassinat.

Une longue procédure

Depuis 2008, l’ogre des Ardennes purge la peine la plus sévère prévue par le droit français. Il s’agit d’une véritable perpétuité, excluant toute permission ou sortie pendant 30 ans minimum. Rien ne lui permettrai­t de respirer l’air libre avant l’âge de 91 ans. Elle devra attendre 28 ans et l’âge de 83 ans pour espérer sortir.

Pour l’heure, aucune date de procès n’est annoncée. Le couple Fourniret peut encore faire appel à de nombreuses reprises durant toute la procédure. Cela peut prendre plusieurs mois, voire plusieurs années.

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