Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Les problématiques constatées
Christophe Delrieu, vice-président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise en charge de la voirie, reconnaît le bien-fondé des critiques formulées par les maires du territoire, dont Karl Olive, maire de Poissy qui demande une modification de la loi pour que les communes puissent retrouver cette compétence. « Nous acceptons la critique, mais de là à remettre en question le transfert de compétence, non. Il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas. Il nous faut simplement devenir opérationnel à 100 % ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. » Selon lui, plusieurs facteurs expliquent la situation problématique constatée depuis le 1er janvier dernier.
Un historique différent entre les communes
« La communauté urbaine est la fusion de six intercommunalités parmi lesquelles, seule l’ex-communauté d’agglomération des Deux Rives de Seine avec ses douze communes membres avait déjà la compétence voirie. Pour les 61 autres communes, la compétence était communale. » Il ajoute : « Contrairement aux autres communes, celles de L’EX-CA2RS étaient habituées à fonctionner avec un tiers qui s’occupait de leur voirie. Lorsqu’un maire a la compétence, il agit en gestionnaire, alors que lorsqu’il transfère cette compétence à un tiers, il se comporte à l’égard de ce tiers comme un client, plus exigeant et critique. »
À noter que les 61 communes avaient été autorisées par l’état à continuer à gérer directement leur voirie mais uniquement jusqu’au 31 décembre 2016.
Un transfert incomplet de personnel et de matériel
Chaque commune était censée transférer son personnel en charge de la voirie à la communauté urbaine, de même que son matériel et équipement dédié à l’entretien de la voirie. « Certaines communes ont transféré 100 % de leurs effectifs voirie, d’autres n’ont transféré que les postes mais pas les personnes. » Résultat, au lieu des 400 agents attendus, 120 manquent toujours à l’appel.
Le revers des locaux techniques
« Pendant les six premiers mois, nous avons travaillé dans l’idée de mutualiser des locaux techniques municipaux existants pour créer dix centres techniques communautaires (CTC) répartis sur tout le territoire de GPS & O. L’emplacement de ces CTC était pensé dans un but de réactivité : pas de franchissement de la Seine et un rayon d’intervention d’une dizaine de kilomètres. » Seulement, aujourd’hui, seuls 50 % des CTC seraient pleinement opérationnels. « Certaines communes ont voulu récupérer les locaux car elles avaient d’autres projets. »
Autre difficulté : les lourdeurs administratives. « Au départ, les CTC n’ont pas d’autonomie de décision et doivent transiter par tout un cheminement administratif au sein de la communauté urbaine. Un bon de commande met plusieurs semaines pour naviguer dans les méandres administratifs de la communauté urbaine, tout ça parce que les CTC ne bénéficient pas de délégation de compétence. »