Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Une statuette de la paix provoque la discorde

En conseil municipal, les élus de l’opposition se sont inquiétés d’une décision du maire d’investir dans la réalisatio­n d’une oeuvre d’art. L’édile a répondu par la suite qu’il s’agit d’une statue symbole de paix qui pourrait trouver sa place sur une futu

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Le sujet a suscité un vif débat (à la limite de l’inaudible tant la confusion régnait) en conseil municipal, mardi 10 octobre. « À quoi va servir cette oeuvre d’art ? », ont interrogé en substance les membres des deux opposition­s. Et le maire, Christophe Delrieu, d’entretenir un curieux mystère, répondant simplement que le projet figurait dans son programme de campagne de 2014.

Le conseil municipal était ainsi invité à prendre acte d’un certain nombre de décisions prises par le maire. L’une d’elles, en date de juillet dernier, portait sur la commande auprès d’un artiste sculpteur installé à Saint-germain-en-laye, d’esquisses d’une statuette, sur la base d’oeuvres figurant dans son catalogue. Cette commande étant accompagné­e d’un paiement à hauteur de 38 500 €.

« Dépense fantasque »

« Comme à son habitude le maire refuse de communique­r les informatio­ns concernant cette acquisitio­n, commente Anthony Effroy, de la liste Bien vivre à Carrières. Ce faisant, il porte une atteinte grave et manifestem­ent illégale au droit fondamenta­l des élus, c’est en tout cas ce que considère le juge des référés dans son ordonnance du 9 octobre 2017. »

Il ajoute : « Au-delà de cet aspect, rien ne peut justifier un tel achat, surtout venant d’une équipe qui ne cesse de pleurniche­r sur les baisses des dotations de l’état. Il est à noter que cet achat ne concerne que des esquisses et que des dépenses supplément­aires devront être prévues afin de réaliser les oeuvres qui pourraient être déclinées de diverses manières. »

Eddie Aït, de la liste Agir en commun pour Carrières, abonde dans le même sens : « Cette dépense est fantasque au regard de la pression fiscale subie par les habitants. +12 % en trois ans ! » Il poursuit : « Cet achat a été fait sans publicité ni mise en concurrenc­e et ne correspond à aucun besoin exprimé par les Carriérois­es et les Carriérois. L’opacité règne et les contours d’un système se dessinent. »

Interrogé sur le sujet à l’issue du conseil municipal, le maire a apporté bien volontiers toutes les réponses, ce qui laisse à penser que le dialogue avec l’opposition semble bel et bien rompu.

Une statue porteuse d’espoir

« Cela s’inscrit dans le cadre du projet d’aménagemen­t d’une esplanade de la paix qui était l’un de mes quinze engagement­s personnels pendant la campagne municipale », explique Christophe Delrieu. Cette esplanade devrait voir le jour à proximité du château éphémère, à l’emplacemen­t où ont été fusillés les frères René et Robert Tissier, le 27 août 1944.

« Nous allons sanctuaris­er cet espace avec l’établissem­et public d’aménagemen­t du mantois Seine aval (Epamsa) et la communauté urbaine pour réaliser cette esplanade avec un symbole de paix, en miroir de l’actuelle croix qui, elle, renvoie aux heures douloureus­es de la ville. » Les travaux d’aménagemen­t de cette esplanade pourraient débuter dans deux ans, une fois la transforma­tion de l’avenue Vanderbilt achevée.

Le maire précise qu’aucun appel

 ??  ?? Le maire, Christophe Delrieu, a commandé un travail d’esquisses d’une statue, au sculpteur Amri Aminov (à gauche). Anthony Effroy et Eddie Aït expriment leur opposition face à cette dépense.
Le maire, Christophe Delrieu, a commandé un travail d’esquisses d’une statue, au sculpteur Amri Aminov (à gauche). Anthony Effroy et Eddie Aït expriment leur opposition face à cette dépense.

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