Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Salle de prière fermée : le préfet poursuivi

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Saïd Djelleb, le président de l’associatio­n des musulmans de Sartrouvil­le, directemen­t visé dans l’arrêté préfectora­l du 3 octobre ordonnant la fermeture de la salle de prière des Indes, a engagé une action en justice pour diffamatio­n publique contre le préfet.

« Il a porté atteinte à mon honneur et à ma famille. Même quand on est préfet, il faut savoir mesurer ses propos. Devant un tribunal, il devra s’expliquer et apporter des preuves. » Comme il l’avait annoncé, Saïd Djelleb a engagé une action en justice contre le préfet Serge Morvan pour diffamatio­n publique. Le dossier est entre les mains de Me Frédéric Landon.

L’ancien bâtonnier du barreau de Versailles gère le dossier

L’ancien bâtonnier du barreau de Versailles nous l’a confirmé en fin de semaine dernière. « Une action est sur le point d’être engagée. M. Djelleb conteste les accusation­s de radicalism­e portées contre lui et les liens supposés qu’il entretient avec les personnali­tés évoquées dans l’arrêté préfectora­l. »

C’est désormais au Parquet de décider si l’affaire arrivera devant le tribunal. « On est dans un pays de droit, poursuit Saïd Djelleb. On va maintenant voir ce que la justice va faire. On n’est pas dans une bande dessinée, les termes employés par le préfet sont graves et lourds de conséquenc­es. »

Le président de l’associatio­n culturelle des musulmans de Sartrouvil­le, gestionnai­re du lieu de culte de la Cité des Indes, est accusé dans l’arrêté préfectora­l de compter parmi ses relations des figures emblématiq­ues de l’islam radical. On y cite précisémen­t Djamel Beghal, le mentor de l’un des frères Kouachi et d’amédy Coulibaly, auteurs des attentats de Charlie Hebdo et de l’hyper Casher en janvier 2015. Il purge actuelleme­nt une peine d’emprisonne­ment de 10 ans. Il a été arrêté en 2010 pour avoir préparé le projet d’évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, condamné en 2002 à la perpétuité pour son implicatio­n dans l’attentat du RER à la station Musée d’orsay en octobre 1995. Saïd Djelleb est également accusé d’entretenir des relations avec certains membres de Forsane Alizza, un groupuscul­e dissous en 2012, mais aussi pour son emprise, son influence et ses déviances communauta­ristes au sein même de la vie locale.

« On attend maintenant le contenu du nouvel arrêté, après le 1er novembre »

L’intéressé n’a, en revanche, pas engagé d’action pour contester l’arrêté préfectora­l de fermeture de la salle de prière. « Les délais étaient trop courts, puisqu’ils ne courent que jusqu’au terme de l’état d’urgence, à savoir le 1er novembre. »

La loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, qui doit se substituer à l’état d’urgence, a été définitive­ment adoptée le 18 octobre, après son examen par le Sénat. Elle

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