Le Courrier des Yvelines (Poissy)
L’installation d’une antenne-relais divise
L’annonce de l’installation prochaine d’une antenne-relais de téléphonie mobile sur le terrain d’un hôtel, route d’orgeval, suscite des réactions partagées au sein de la population.
Un panneau d’affichage de permis de construire sur les grilles de l’hôtel Campanile, route d’orgeval à Villennessur-seine, fait vivement réagir les Villennois sur les réseaux sociaux. Ce panneau annonce l’installation prochaine d’une antenne-relais de téléphonie mobile, haute de 21 mètres, sur le terrain de l’hôtel.
Injonction au maire
« Merci, il était temps, commente Nathalie sur la page Facebook de l’association Villennes Initiatives & expressions. Marre de vivre comme dans les années 80 alors que nous payons nos forfaits mobiles. » Elle ajoute : « Honnêtement, croyez-vous que cette antenne soit pire que tous les téléphones mobiles de la maison qui cherchent du réseau en permanence ? Nous ne pouvons recevoir aucun appel et les SMS sont reçus uniquement ! Les téléphones se déchargent uniquement à cause des SMS que l’on souhaite envoyer et qui ne partent jamais. »
L’association s’inquiète, de son côté, des conséquences pour la santé des habitants, mais aussi des enfants de la garderie et de la crèche parentale. « Des études ont montré que les personnes vivant à proximité des antennes ont plus de chances de développer des maladies graves comme des cancers. Or, cette implantation est en zone habitée avec la garderie juste à côté. Donc oui au réseau mais pas à n’importe quel prix ! »
Une autre personne s’interroge toujours sur le fil des réseaux sociaux : « Si on peut craindre pour la santé des habitants, peut-on savoir si une autre solution avait été proposée ? » Comprendre un autre emplacement.
Interrogé sur le sujet, le maire de Villennes-sur-seine, Michel Pons, déclare que la Ville est allée au bout de la démarche pour refuser l’implantation de l’antenne à cet endroit. « La demande avait été faite en 2013 et nous avons refusé d’abord verbalement puis par écrit. L’opérateur a fini par nous attaquer en justice et en 2015, le tribunal administratif lui a donné raison, parlant de service d’intérêt public. Le propriétaire du terrain étant d’accord pour cette installation, nous n’avions pas de raison légale de refuser d’accorder le permis de construire et le tribunal a fait une injonction au maire de l’accorder. »
Apparence d’un arbre
Michel Pons n’a pas souhaité faire appel de cette décision. « Cela nous aurait coûté cher en frais de procédure et je ne vois pas comment un recours sur le fond pouvait nous être favorable dans les circonstances. »
Le permis de construire a été accordé en 2016. Celui qui est aujourd’hui affiché sur le panneau date pourtant de mai 2017. « C’est parce que l’emplacement de l’antenne a été décalé derrière l’hôtel à la demande de l’opérateur, pour s’éloigner davantage de l’hôtel et des habitations, ce qui est une amélioration par rapport à l’emplacement initial. » L’édile précise que l’antenne sera camouflée visuellement. « Elle aura l’apparence d’un arbre. »
Michel Pons ajoute avoir proposé d’autres emplacements à l’opérateur Free, « mais ils étaient finalement plus proches de la vie de la commune ». Le maire dit aussi entendre les Villennois, notamment ceux installés sur le plateau et le coteau, qui se plaignent « d’avoir une très mauvaise réception téléphonique depuis chez eux ».
Quant au danger des ondes
téléphoniques, le maire estime que la question ne se pose plus aujourd’hui. « À Villennes, rares sont les endroits où il n’y a pas d’habitants. Il existe d’autres antennes autour de la commune. À Paris, les antennes sont même sur les toits des immeubles ! »
La date de montage de l’antenne ne nous a pas été communiquée.