Christine Boutin passe la main

Les élus du Département étaient debout vendredi matin. C’était la dernière séance pour Christine Boutin qui annonçait dans la foulée son désir de passer la main après trente-cinq ans de présence au sein de l’assemblée départementale et plus de quarante ans de vie politique. Son départ est une décision prise lors des dernières élections départementales : « C’était un engagement de campagne. Je devais y aller sinon le Front national avait des chances de l’emporter, explique-t-elle. Il faut aussi laisser la place aux jeunes. »

Elle ajoute : « Je crois aux convictions et au débat. N’ayez pas peur de dire ce que vous pensez. Je l’ai toujours fait. Ce que je défendais était clivant. Sur le plan national, cela m’a permis d’exister. La France s’est trop appauvrie de la peur de dire ce qu’on pense. La liberté s’est aussi appauvrie. Je remercie ceux qui nous élisent. Quarante ans de vie d’élue, je rends grâce à toutes ces rencontres. Je remercie aussi ceux qui m’ont fait confiance. J’ai passé encore trente-cinq ans de vie politique pour ce territoire. Je salue encore Gérard Larcher que j’ai combattu mais qui m’a toujours apporté quelque chose. Je pars en paix, joyeuse. »

Elle indique « réaliser son rêve » : suivre des cours à la faculté de théologie de Paris pour obtenir sa licence dans les trois ans.

« Elle part avec une certaine élégance, une grande dignité », a conclu Pierre Bédier qui connaissait en Christine Boutin une grande force de conviction. On se souvient aussi qu’en 2009, la conseillère départementale avait tout fait pour lui succéder, en tant que vice-présidente du Département. Pour faire barrage à Christine Boutin, Pierre Bédier avait démissionné et convoqué les conseillers généraux pour l’élection du nouvel exécutif.