«Thor : Ragnarok»

Apprêtez-vous à changer d’avis sur Thor ! Malgré sa carrure et son statut de demi-dieu à qui le trône d’asgard est promis, le fils d’odin est régulièrement considéré comme l’un des maillons faibles des Avengers dont Marvel ne savait pas trop quoi faire, comme l’ont prouvé ses deux premières aventures solo, aux tons très opposés (miheroic fantasy, mi-shakespeare dans un premier temps, un mélange de « Star Wars », de « Game of Thrones » et d’humour ensuite) sans pleinement convaincre pour autant. Mais ça, c’était avant l’entrée en scène de Taika Waititi, cinéaste néozélandais à qui l’on doit les très réussis « Vampires en toute intimité », inédit en salles mais sortie en DVD chez nous, et « Hunt for the Wilderpeople », inédit tout court alors que beaucoup l’ont élu parmi les meilleurs films de 2016. Des longs métrages dont ressortent un humour efficace et une capacité à alterner les genres, si bien qu’il ne faut pas longtemps pour comprendre ce qui a plu aux producteurs au point de lui confier ce « Thor : Ragnarok », dans lequel le héros, porté disparu depuis « Avengers 2 », doit affronter la déesse de la mort Hela (Cate Blanchett, en roue libre mais qui s’amuse clairement), désireuse de détruire son royaume. Une méchante impressionnante mais qui peine à convaincre totalement, contrairement à la dure à cuire Valkyrie (Tessa Thompson), comme bien souvent chez Marvel. Il en va de même pour Hulk, lui aussi de retour, mais dont le traitement n’est pas l’élément le plus réussi de cet opus. Tout va bien, en revanche, côté action et - surtout - humour, puisque l’épisode s’avère être l’un des plus drôles du Marvel Cinematic Universe, et même de l’année. Quitte, parfois, à parasiter l’émotion et la gravité de certaines scènes. Mais le ton choisi colle parfaitement avec le style visuel coloré voire flashy, en hommage aux planches des comic books des années 60, et paraît être le meilleur choix pour aborder cette histoire au cours de laquelle les rires seront fréquents, grâce notamment à l’exploitation parfaite du potentiel comique de Chris Hemsworth. Alors que se profile un destructeur « Avengers », le 25 avril prochain, rien de tel qu’un opus aussi tordant pour se préparer au grand combat.