Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Un château riche d’histoire à visiter
On connaît généralement le village de Médan, situé dans le nord-est des Yvelines, pour y abriter la maison d’émile Zola. Mais ce n’est pas le seul élément de patrimoine remarquable que compte ce ravissant village où le temps semble ne pas avoir d’emprise.
À 200 mètres de la maison de l’auteur de Nana se dresse un château magnifiquement restauré par ses actuels propriétaires, dans les années 80.
Les premières traces du manoir domanial de Médan datent de l’époque de Charlemagne. La vigne recouvrait alors les coteaux de cette partie de la vallée de la Seine pour fournir en vin nombre de monastères d’île-de-france.
En 1494, Henri Perdrier, un important financier proche de Charles VIII, fit reconstruire le manoir seigneurial. Son descendant, Jean Brinon, fut le mécène de nombreux poètes de la Renaissance tels que Pierre de Ronsard qui séjourna à Médan à l’occasion des somptueuses fêtes qui y étaient données.
Paul Cézanne, Maurice Maeterlinck…
On raconte qu’au XVIE siècle, le château abrita les rencontres du roi Henri IV avec sa maîtresse Gabrielle d’estrées.
Pendant plus de trois cents ans le château de Medan se transmet par legs ou donations, restant entre les mains d’une même famille. Mais après la Révolution et jusqu’en 1805, le château changera six fois de propriétaires.
Après la guerre de 1870, la demeure, très délabrée, est restaurée par le baron Pierre-albert de Dalmas qui y installe l’eau courante. En 1880, le peintre Paul Cézanne vient séjourner chez son ami Émile Zola où il peindra à plusieurs reprises le château de Medan.
En 1924, l’écrivain et prix Nobel de littérature, Maurice Maeterlinck, acquiert le château qui compte encore 15 ha de bois. Mais la guerre le contraint à se réfugier aux États-unis. Occupé, le château est également dépouillé puis en partie détruit par un incendie en 1956.
Maurice Maeterlinck s’étant éteint en 1949, son épouse décide de vendre le château en 1962 à l’homme de presse Henry Smadja qui y installera six années durant les rotatives du journal Combat.
Dix années de travaux
En 1974, Henry Smadja disparaît et avec lui le journal Combat. S’ensuivent alors trois années de pillage du château. Ce dernier n’est alors plus qu’une carcasse lorsque Jean-pierre Aubin de Malicorne s’y intéresse afin de réaliser un rêve enfoui : redonner vie à un château endormi.
Après s’être fait traiter de fou par le conservateur régional du Patrimoine de l’époque, Jean-pierre Aubin de Malicorne acquiert le château en 1977. Il table alors sur cinq années de travaux pour redonner vie au lieu en s’attachant à utiliser des matériaux authentiques, respectueux de l’histoire et de l’architecture du lieu. Une ambitieuse entreprise qui nécessitera pas moins de dix années de travaux.
Depuis, les propriétaires accueillent régulièrement des visiteurs. En groupe ou en individuel, il est possible de marcher sur les traces d’henri IV, de Ronsard et de Maeterlinck. De croiser furtivement l’un des daims sauvages qui gambadent dans le parc (hommage au blason des seigneurs de Médan) et de trinquer dans la cave du château à ceux qui perpétuent et font vivre le patrimoine. La prochaine séance du cycle mensuel de cinéma chrétien du Ciné.ville de Conflans-sainte-honorine aura lieu samedi 11 novembre à 20 h 30. Elle sera consacrée à La Rébellion cachée, de Daniel Rabourdin, docufiction sur la guerre de Vendée pendant la Révolution française, mêlant scènes de reconstitution historique et entretiens avec des spécialistes du sujet, historiens pour la plupart. À l’issue de la projection, le réalisateur Daniel Rabourdin sera présent pour commenter le film et répondre aux questions. Rens. et rés. : 01 39 72 63 75. L’ordre maçonnique mixte international le Droit humain (fédération française) vous invite à une conférence sur le thème Francmaçonnerie et libertés, dimanche 5 novembre à 14h au Centre de diffusion artistique, 53, avenue Blanche-de-castille. Conférenciers : Annick Drogou, Florent Gatherias. Entrée gratuite. Réservation à conf.publique.dh@gmail. com